L’intégration d’un tracteur en cuma demeure une étape importante dans la vie d’un groupe et son degrés de maturité. Tout d’abord, « le tracteur est un outil particulier » présente Eric Aubry, animateur frcuma Grand Est en Haute Marne. En effet, « il représente à lui seul 30% des charges de mécanisation de l’exploitation agricole. Et avec un prix du GNR qui flambe et la hausse des prix des matériels agricoles, cette proportion va encore augmenter.
Le tracteur en cuma conduit à d’autres réflexions
De plus, le tracteur amène à parler d’organisation de travail et à réfléchir à long terme. « Avec le tracteur arrive généralement la réflexion du recrutement d’un salarié, de la réorganisation des chantiers. Il ouvre la voie vers la cuma intégrale, voire, pourquoi pas, vers l’assolement commun. » En revanche, contrairement à d’autres outils, le tracteur fait intervenir des éléments non chiffrables dans le raisonnement. Notamment l’attachement à une marque ou la fidélité à un concessionnaire.
A découvrir: A quelles marques de tracteur les cuma sont-elles fidèles?
Ensuite, Eric Aubry a présenté les différents profils de groupe partageant un tracteur collectif. « Certains partagent un tracteur d’appoint pas forcément neuf. Le tarif reste alors l’objectif. Dans d’autres cas, il s’agit du tracteur de tête du groupe. En général, un tracteur bien équipé, plus cher, pour lequel chacun connaît le budget.
Minimum d’heures à réaliser et financement du tracteur de cuma
Concernant la question du nombre d’heures à réaliser au minimum pour un tracteur de groupe, l’animateur de la frcuma Grand Est précise qu’il n’y a pas de réponse unique. « Tout dépend des chantiers. Mais il sera difficile de tenir le tarif en dessous des 450h/an. La moyenne dans les cuma de la région varie entre 500 et 600h/an, avec des outils assez gros. »
Par ailleurs, « commencer par louer ensemble un tracteur peut constituer une première étape. Cela permet de se tester, de s’organiser. » En outre, un des ateliers de la journée était consacré au financement du tracteur en cuma. Des partenaires locaux ont rappelé les différentes solutions s’offrant aux cuma souhaitant financer un tracteur: le crédit, le crédit bail ou la location. « Il n’y a pas de solution idéale. Il faut trouver le bon compromis selon la durée d’utilisation, l’âge des adhérents (volume d’utilisation à l’avenir), etc. » Précisons simplement qu’il est possible aujourd’hui de louer un tracteur sur 2 à 3 mois pour un chantier temporaire.
A retenir, le choix du financement du tracteur devient au moins aussi important que celui de ses équipements. En effet, le contexte est aujourd’hui difficile, avec des délais de livraison qui s’allongent, des prix qui augmentent et des taux bancaires de plus en plus volatils. Autant de paramètres qui renforcent l’importance du financement.
Et demain ?
Enfin, les ateliers ont également permis d’aborder la question de l’équipement des tracteurs, avec un focus sur la télémétrie. En effet, cette technologie peut apporter des solutions pour aider au suivi des chantiers, à la maintenance des matériels et à la facturation aux adhérents. La journée abordait aussi la question de l’énergie de demain. En outre, si le tracteur agricole électrique paraît encore lointain, New Holland commerciale aujourd’hui un tracteur T6 fonctionnant au méthane. Un tracteur qui prend tout son sens dans une réflexion globale intégrant la production de bio-méthane sur l’exploitation.
En conclusion, précisons que les cuma de Haute Marne comptent aujourd’hui en parc 35 tracteurs. La puissance moyenne de ces tracteurs s’établit à 206ch et le prix d’achat moyen à 125.200€.
A lire également:
Achat de tracteur: gare au mirage fiscal.