Tout est chronométré à Plurien. Ce qui a surtout changé à la cuma depuis quelques années, c’est qu’il y a une machine de moins pour la moisson. Deux engins du parc étaient à renouveler et le groupe voulait faire la même surface avec moins de machines, pour gagner en besoin de main d’œuvre et en coût de fonctionnement. «Faire du deux pour une aurait été trop juste», explique Nicolas Besrest (salarié responsable et trésorier de la cuma), le renouvellement d’une troisième moissonneuse conventionnelle a donc été anticipé et deux hybrides sont arrivées: Une John Deere S670i en septembre 2016 et une Claas Lexion 750 en juin: les deux attaquant plus de 7,50m à la fois.
Trois conventionnelles pour deux hybrides
Avec ses 7 moiss’ bat’, la cuma récolte 1.700ha en été (plus 850ha de maïs). Nicolas en est conscient: vu de plaines plus continentales, «Notre parc peut paraître surdimensionné», mais à deux pas du Cap Fréhel, les plages propices à la moisson sont courtes. «Il n’est pas rare que nous n’ayons que 3 ou 4h dans la journée pour battre», explique le moissonneur. Dans ces conditions, il faut être efficace, ainsi ce justifie aussi le choix de l’hybride. «En 2001, nous avons eu notre première batteuse non conventionnelle. De ce fait, on sait bien qu’elles ont un débit supérieur» et il n’en reste désormais plus qu’une seule à secoueurs classique. Preuve que le non conventionnel a séduit ici: Même sur la paille «elles ont bien progressé», défend Nicolas.
Donc rien de nouveau direz-vous… Pas tout à fait! … «l’agriculture avance» et la cuma de Plurien veut en être. Elle est notamment équipée pour moduler les doses d’engrais. Pour que les adhérents puissent bénéficier d’un conseil encore meilleur et valoriser ces équipements, le chauffeur explique: «nous voulions proposer de la cartographie de rendement», et ils se sont dotés de systèmes le permettant. «Chez Claas pour avoir ça, c’était plus pratique avec la télémétrie.» En plus, il y avait une offre: «1.200€ pour l’équipement, avec un abonnement pour 4 ou 5 ans.» Et la cuma a finalement mis le pied dans la télémétrie et la cartographie avec ses deux nouvelles automotrices.
Un docteur au courant avant l’expression des symptômes
Ainsi, la moissonneuse batteuse ne peut plus rien faire sans que cela ne soit enregistré. A distance le concessionnaire peut connaitre l’état de la machine, recevoir les codes panne… à l’extrême, «il peut même nous appeler pour nous conseiller des réglages» s’il identifie des problèmes de productivité. Pour le moment, il n’y a pas eu de pannes à détecter, donc difficile d’évaluer ce qu’apporte cette connectivité… pourvu que ça dure.
Nicolas Besrest poursuit «On a aussi les données de consommation, les temps de travail», décomposés par opération: transport, vidange, ramassage pur… La cuma identifie déjà un moyen de valoriser tous ces enregistrements qui, si l’on se penche sur leur synthèse, offrent un moyen d’évaluer l’efficacité des chantiers. Exemple avec la prmeière campagne de battage du maïs de la John Deere: «On sait déjà qu’elle a passé 13 heures à faire la vidange de la trémie en statique», analyse Jean-Marc Roussel (Fédération des cuma Bretagne Ille-Armor).
Le jour de la visite d’Entraid, cette même S670i était dans les parcelles d’orge d’un adhérent qui organise son chantier avec des caissons que son négociant vient déposer en camion dans les champs, champs aux dimensions et formes variables où la barre de coupe XL devient parfois compliquée à manœuvrer. Malgré 3 changements d’îlot au programme, Nicolas Besrest espérait bien couper dans la journée les 16ha à faire pour cet éleveur. Finalement, «La rosée est tombée tôt», et avec une heure de transport plus une demi-heure de vidange à l’arrêt, les 564minutes de sa journée de travail n’ont pas permis à la machine verte de réussir le pari.
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