Favoriser la réussite du sursemis de prairie
Ensuite, et en parallèle du diagnostic et de la résolution des causes de dégradation de la prairie, il convient d’installer les nouvelles graines dans un environnement favorable. Le sursemis s’opère à cette fin dans un milieu ouvert, quitte à agrandir mécaniquement les vides. De la même manière, la végétation doit être maintenue rase au semis et à la levée des plantules. Un sursemis dense, avec des espèces rapides de mise en place, favorise les chances de réussite, sans surprise. Enfin, une action de tassement aura un effet bénéfique. Ainsi, les spécialistes préconisent le piétinement par des animaux ou un passage de rouleau.
Six espèces et huit variétés au maximum en mélange pour le sursemis
La journée technique était ouverte à tous. Elle a même mobilisé les anciens de la cuma qui ont assuré la restauration. Et autour de matériels Köckerling, Amazone et Vredo, la cinquantaine de participants a ainsi échangé sur la pratique, avec une présentation d’experts riche en conseils. « Les graminées fourragères maximisent leur taux de levée avec une profondeur de semis d’un centimètre », lançait par exemple Pierre Riaux, représentant du semencier Eliard-SPCP. Pour lui, le mélange de semences idéal vise à valoriser la complémentarité des différentes espèces. Et ces dernières ne seront « pas plus de six », soulignait-il. La journée abordait, enfin, les types de matériels à employer. Si les outils spécifiques de sursemis sécurisent la réussite avec une moindre consommation de carburant, les semoirs à semis direct, plus polyvalents, constituent une vraie solution, qu’ils soient à disques ou à dents.
Focus sur les semoirs directs
Cette question du type de semoir est un sujet qui revient assez régulièrement. Dans tous les cas, la finalité est bien de permettre un semis homogène et qui garantit une levée optimale. Outre l’élément semeur, la fermeture de sillon et le rappui de la graine sont donc des critères importants dans ce choix. La bonne réponse dépendra, notamment, des types de sol. Le semoir à disques a déjà l’inconvénient d’un coût plus élevé. Il se révèle d’un usage plus délicat en condition humide, avec une minéralisation sur la ligne de semis plus faible. En effet, il génère moins d’injection d’air dans le sol par rapport à son homologue à dents.
Viser 70 à 85 €/ha hors semences
Réciproquement, son coût plus modéré est un avantage du modèle à dents. Néanmoins ses utilisateurs avouent en même temps quelques-unes de ses limites dont le phénomène de bourrage, la puissance requise plus importante, ou encore la difficulté à contrôler les profondeurs de semis. En effet, l’intérêt majeur des outils à disques réside dans leur faculté à s’affranchir des résidus de surface. En plus d’un contrôle millimétrique de la profondeur, ils bouleversent un minimum de terre. Ceci induit ainsi moins d’assèchement de la zone de levée.
Au vu du coût d’investissement, l’outil à disques impose de réaliser une activité annuelle de semis plus grande qu’avec un semoir à dents, afin de rester compétitive. Ainsi, 120 à 150 ha/an suffisent à maintenir un coût d’implantation, hors semences, de 70 €/ha avec un semoir à dents de 3 m. Un outil à disques de la même envergure devra plutôt couvrir 210 à 300 ha/an pour que la cuma puisse facturer son service aux environs de 84 €/ha d’après les références de la frcuma Aura.
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Choisir son outil de sursemis des prairies