Le challenge des herbicides sur maïs
L’autre objectif de l’agriculteur était de diminuer, voire de supprimer, les herbicides sur maïs. « Un défi, du fait d’être en technique d’agriculture de conservation des sols. » Pour cela, tout commence après la récolte blé précédent le maïs. Si la météo le permet, une inter-cultures est semée en direct en août et détruite fin décembre début janvier. « Il faut réaliser cette destruction au minimum trois mois avant l’implantation du maïs, pour éviter ensuite la problématique de faim d’azote. » La destruction est réalisée par le gel et un roulage, ou par broyage. Un travail du sol à 8-10 cm est effectué, suivi de l’intervention d’un scalpeur à 4 cm en deux passages croisés.
Un semis de maïs en deux étapes
La technique du semis est particulière. Elle s’effectue en deux passages, avec un inter-rangs de 80 cm. Le premier est réalisé classiquement. Pour le second, il s’effectue en se décalant de 30 cm par rapport au premier. « L’objectif est que la culture recouvre le plus rapidement possible les inter-rangs. Pour cela, je privilégie des variétés à port étalé. La période doit être bien choisie pour obtenir une levée rapide. Pour conserver la densité à l’hectare, j’utilise aussi des disques spéciaux. » D’autres solutions auraient pu être envisagées. « Le semis à 50 cm aurait été idéal, mais pour la récolte, aucun entrepreneur du secteur ne dispose d’un cueilleur à cet écartement. La meilleure solution pour moi aurait été se semer en direct, mais je n’avais pas encore trouvé un semoir qui permette de bien fermer le sillon et de positionner la graine toujours à la bonne profondeur, avec un terrage automatique en fonction de la nature du sol. » Une autre solution envisagée aurait été de positionner aussi un semoir à l’avant, pour réaliser l’opération en un seul passage. Une solution réalisée par l’entreprise Softivert, qui avait mis au point un semoir poussé à cet usage.
Des résultats concluants
Une technique de semis particulière, mais avec des résultats. « Depuis 5 ans que j’expérimente cette façon de faire, je n’ai effectué que deux désherbages chimiques de rattrapage. Alors oui, le semis prend plus de temps. Mais il faut prendre en compte la partie plaisir de faire ce métier qui, pour moi, est d’essayer de nouvelles techniques, d’échanger, d’observer, de se documenter pour avancer. »
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