Doucement, mais sûrement. L’adage aura eu raison pour les semis de céréales de l’automne 2024. En effet, les récoltes de maïs principalement retardent la libération des sols pour le blé suivant. Ainsi, en Europe, les semis sont retardés à cause des pluies excessives.
Semis de céréales de 2024, ça s’accélère ?
Toutefois, les agriculteurs ont pu profiter d’une accalmie de la météo et un temps relativement sec en novembre pour avancer dans leurs semis de céréales. À la mi-novembre, selon FranceAgriMer, « 78 % des surfaces de blé en France étaient emblavées, annonce l’organisation dans une note CéréObs. Une avance de 8% par rapport à 2023 où la pluie avait handicapé les semis. » Ainsi, la moitié des surfaces étaient levées. En orge, les semis se terminent et les levées sont déjà constatées. « Les conditions bonnes et très bonnes de l’orge d’hiver sont à 84 % (86 % en 2023) », précise la note.
Au niveau mondial, les emblavements sont contrastés. En Turquie et au Canada, les conditions sont favorables et les semis avancent bien. « En Ukraine, la sécheresse actuelle freine le développement des cultures, alors qu’aux États-Unis, les semis se poursuivent malgré la même météo », constate Julie Garet analyste économique chez FranceAgriMer. Dans l’hémisphère sud, les récoltes de céréales continuent alors que les rendements restent très contrastés.
Du retard à libérer les parcelles
Pour ce qui est du maïs, avec un retard de plus d’un mois, les récoltes avancent. À la mi-novembre, FranceAgriMer estimait que 71 % des surfaces de maïs étaient récoltées, contre 93 % en moyenne à cette même date. À l’image de Jean-Luc Charles, agriculteur en Haute-Marne qui, le 20 novembre, a dû stopper sa moisson de maïs à cause de la neige. « Le maïs ne va pas geler, mais il ne murira plus, admet-il. Il va falloir attendre pour que le grain sèche et puisse être de nouveau battu. »
Toutefois, les résultats à l’échelle européenne restent décevants à cause des sécheresses estivales que n’ont pas subit les agriculteurs français. Outre Atlantique, les récoltes progressent également. Alors qu’au Canada, les rendements sont en dessous de la moyenne, aux États-Unis, ils sont plutôt bons. Dans l’hémisphère sud, où les semis de maïs battent normalement leur plein, les chantiers sont retardés à cause du temps sec. Des surfaces sont à prévoir en retrait en Argentine et au Brésil.
Des cours mous
Mais les conditions maussades de cette année ne permettent pas un embellissement des marchés des grains. Les stocks de céréales à l’international sont revus en hausse. Et la France est en retrait, elle pâtit de sa petite récolte 2024.
« Les cours européens se maintiennent, voire évoluent, constate Clémence Lenoir, chargée d’études économiques chez FranceAgriMer. C’est principalement dû à la dévaluation de l’euro face au dollar. »
Les opérateurs restent prudents, car l’Europe continue d’importer des céréales, alimentant le marché. Dans un contexte géopolitique tendu, les opérateurs vont devoir se serrer les coudes pour s’imposer sur les marchés.
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