Robot Bakus à Sallèles d’Aude: « Franchement ça fonctionne bien! »

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Robot Bakus à Sallèles d’Aude: « Franchement ça fonctionne bien! »

Le robot Bakus, en test dans le réseau des cuma d'Occitanie.

La cuma viticole de Sallèles d'Aude a réceptionné le premier robot Bakus d'Occitanie en cuma en mars. Le robot, munie de deux lames intercep, a fait ses premiers tours de roue ce printemps. Bilan avec Jean-Marie Santacreu, président de la cuma et initiateur du projet. 

Comment s’est déroulée la réception du robot Bakus de Vitibot?

Bien! Nous l’avons reçu en mars. Nous avons été formé au mapping (la cartographie des parcelles pour guider le robot, ndlr) pendant une journée. Nous avons ensuite passé un mois à cartographier une cinquantaine d’hectares. 

Ce robot Bakus est une version « vignes larges ». Il est équipé de deux lames intercep pour le désherbage sous le rang. Nous avions fait un premier passage dans l’hiver avec le tracteur. C’est toute la difficulté du passage d’interceps: tracteur ou robot, si l’herbe est trop haute, ça ne fonctionne pas. 

Capture d’écran du robot de la cuma de Sallèles d’Aude dans ses premiers hecatres.

Le 7 mai, nous avons donc commencé par 60 arrhes avec le robot pour vérifier la précision du mapping: impeccable. Puis le lendemain, nous sommes passés à 4ha. Il a tourné de 7h30 à 14h. On l’a suivi de près et tout s’est bien passé. On a dû s’interrompre car il a plu ensuite. Mais dès que ça aura séché, on va travailler tous les jours avec

Combien d’exploitations et de surfaces sont engagées?

Nous sommes 5 exploitations à la cuma, et quatre d’entre nous sont engagées sur le robot. On frise les 50 hectares engagés pour l’instant.

Jean-Marie Santacreu, président de la cuma de Sallèles d’Aude.

Les deux exploitations bio -dont la mienne- ont engagé la totalité de leurs surfaces. Les deux autres, en conventionnel, ont dans un premier temps engagé seulement une partie de leurs surfaces. On ne peut pas inclure par exemple les parcelles dont les bords sont situés à moins de 5 mètres d’une route, pour des raisons de sécurité. La réglementation ne l’autorise pas, et le mapping ne le permettrait pas non plus. En termes d’organisation, il va nous falloir nous créer un décalage de repousse d’herbe pour pouvoir échelonner les travaux. 

Qu’est-ce qui a fait la différence sur ce modèle?

La puissance est l’élément clé. Nous avons testé d’autres robots, et c’est par la puissance qu’ils péchaient. Mais là, clairement, ce n’est pas le cas. Avant d’investir, nous avons testé le robot Bakus à trois reprises: d’abord sur des terres faciles, puis sur des terres dures, sèches et caillouteuses. Même en conditions sèches, sur des parcelles argileuses et pleines de galets, il a donné entière satisfaction. On peut aussi régler la sensibilité de la lame et du palpeur. Cela permet de travailler sur des plants à différents stades. Les adhérents commencent d’ailleurs d’ores et déjà à planter de nouvelles parcelles en dégageant 4 mètres aux extrémités, de manière à pouvoir laisser tourner le robot sans toucher aux chemins communaux. Le robot devrait donc pouvoir travailler à terme sur de fragiles plantiers.

Combien a-t-il coûté?

Avec les lames intercep on atteint un coût de 202000€HT, avec une subvention à hauteur de 50% par FranceAgriMer. Soit 101000€. Sans ce soutien, le seuil de rentabilité aurait été difficile à atteindre. Cette subvention nous a permis de sauter le pas. L’investissement inclut deux boxes de rechargement rapide. Et nous avons acheté une remorque porte-char pour déplacer le robot entre les parcelles et pour le recharger. 

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