Annoncé au Sitevi 2017 par une maquette, le Bakus, robot autonome et électrique conçu par Vitibot, était présent à Bétheny sous forme d’un prototype. Vous l’aurez compris à son patronyme, ce robot se destine aux travaux viticoles : « notre objectif est de produire un robot tracteur enjambeur capable de réaliser tous les travaux de la vigne, afin de faciliter le travail du viticulteur et de l’éloigner du danger (produits phytosanitaires et risque de retournement) » explique la firme basée aux abords de Reims (Marne).
Bien qu’elle reste discrète sur les technologies employées concernant les batteries, la firme Vitibot annonce une autonomie de travail de 10h pour un temps de charge de 2h. De plus, le modèle définitif comportera des panneaux photovoltaïques qui apporteront un léger gain d’autonomie supplémentaire. Le Bakus est doté de 4 roues motrices et directrices et est capable de pivoter sur lui même en bout de rang. « Il dispose de suffisamment de puissance pour travailler dans des coteaux de 45%. »
Ce robot n’est pas guidé par GPS, il se repère et analyse son environnement via 7 caméras TOF (de l’anglais Time Of Flight). Grâce à cet équipement, le Bakus est capable de mesurer en temps réel une scène en trois dimensions. S’il venait à détecter un obstacle bloquant son travail (être humain, cep, etc), le robot s’arrête et une alerte est envoyée par sms au viticulteur, en précisant la cause de l’erreur. Le viticulteur peut alors venir analyser la situation sur le terrain (le robot est localisé par GPS), ou le relancer à distance si la situation ne nécessite pas de se rendre sur place.
Petite anecdote : les feux led à l’avant ne servent pas à l’avancement du robot (son système de guidage fonctionne de jour comme de nuit) mais servent à voir arriver le robot la nuit.
Vitibot prévoit une commercialisation du Bakus d’ici un an, sans annoncer de tarifs pour le moment.
L’Electroherb de Zasso commercialisé dés 2019
Nous vous le présentions il y a un peu moins d’un an, l’Electroherb de Zasso était également exposé sur le salon. Le système est actuellement en cours de certification pour évaluer son efficacité et son impact sur la faune du sol. Les premiers résultats de ces tests sont plutôt bons : « nous avons prélevé 500.000 vers de terre avec 4 agences différentes, notre système n’a pas d’impact sur la faune », explique Benjamin Ergas (Zasso).
Rappelons que le système se compose d’une génératrice (36 kW sur le prototype exposé), qui transforme l’énergie mécanique du tracteur en énergie électrique, et de trois rangées d’applicateurs sur le relevage avant : deux à l’avant de l’outil (pole positif) qui touchent les tiges des plantes, et une à l’arrière à de l’outil touchant la terre (pole négatif). « Plus les herbes sont hautes et denses, plus il faut aller lentement et augmenter le voltage. » La vitesse de travail est annoncée entre 2 et 7 km/h selon les conditions.
Zasso prépare toute une gamme autour de son innovation pour s’adresser aux agriculteurs, viticulteurs, collectivités, domaine du ferroviaire ou même aux particuliers. Concernant la gamme agricole, des prototypes avancés seront mis à disposition des clients en 2019 avant une commercialisation à grande échelle en 2020. Les tarifs ne sont pas établis pour le moment.
Pour en savoir plus sur le désherbage par électrocution : Coup de jus ! Zasso électrocute les mauvaises herbes.
100 robots Oz produits et de nouvelles applications pour le Dino
Le constructeur Naïo Technologies faisaient également partie des exposants. L’occasion d’annoncer que le 100ème robot maraîcher Oz sera produit au cours du mois de juin prochain.
Naïo Technologies en a également profité pour présenter des évolutions du robot enjambeur Dino, qui élargit son spectre d’activités avec des tests sur oignons, poireaux, carottes et betteraves. Rappelons que ce robot se guide par RTK et est doté de 4 lasers périphériques pour détecter d’éventuels obstacles. Le spécialiste de la robotique précise que, pour des raisons de sécurité, ce système laser est totalement indépendant du système de guidage.
Actuellement en cours de commercialisation, 6 Dino ont déjà été livrés. Comptez environ 100.000 euros l’unité.
A lire sur les robots de Naïo Technologies :
Naïo Technologies, les magiciens d’Oz
Le robot déclare la guerre aux adventices
A lire sur cette thématique :
Robots et data : les enjeux des agroéquipements de 2020
Le prochain associé du Gaec sera un robot… beaucoup plus efficace que vous