Le chantier d’ensilage du sorgho fourrager ne ressemble pas tout à fait à celui du maïs. Au niveau de l’ensileuse, c’est déjà bien visible au niveau de l’éclateur. En effet, les grains étant de petite taille, il n’est pas nécessaire de chercher à les ouvrir. Idéalement, il faut donc retirer l’éclateur pour ensiler des sorghos fourragers. D’une part, sa présence peut ralentir le flux de fourrage et donc diminuer le débit de chantier. D’autre part, elle causerait inutilement l’usure des rouleaux. C’est d’autant plus important si l’ensileuse intervient sur des parcelles de sorgho versé, générant un risque élevé de présence de terre dans le flux.
Ensilage du sorgho fourrager : pour les couteaux, pas de changement par rapport au maïs
Dans le cas où l’ensileuse alterne entre maïs et sorgho, ou si la surface de sorgho est restreinte, éviter ce retrait est possible. Le chauffeur devra alors desserrer au maximum son éclateur dans le sorgho fourrager. Si l’éleveur recherche une taille de coupe supérieure à 20 mm, il peut alors retirer un couteau sur deux. Toutefois, dans le cas général, il n’est pas nécessaire de toucher au rotor.
Des adaptations conseillées de l’ensileuse
Outre son potentiel de rendement, généralement inférieur à celui du maïs (surtout quand ce dernier est irrigué), les difficultés de sa conduite, notamment le chantier de récolte, est une des raisons qui freineraient le développement de la culture de sorgho fourrager. Par exemple, dans certains secteurs la récolte s’effectuera régulièrement en conditions humides. Dans ces situations, les quatre roues motrices sont donc un atout pour l’ensileuse. Celle-ci développera idéalement 400 à 500 ch pour un bec à maïs de huit rangs, tandis que ce dernier devra plutôt être doté de doigts releveurs, utiles lorsque le sorgho est versé.
Le sorgho est en effet exposé à ce risque de verse. Sa tige tendre soutient un lourd épi à sa cime. Lors d’intempéries, la plante ne résiste pas. Elle se retrouve tapie au sol. Dans ce cas, il faut bien sûr baisser autant que possible la coupe. Mieux vaut également ramasser uniquement dans un sens. Dans des situations extrêmes, il est possible d’employer une faucheuse pour couper le sorgho puis le ramasser avec un pick-up à herbe.
Le terrain identifie les bonnes pratiques et conditions d’ensilage du sorgho fourrager
Il est préconisé d’ensiler le sorgho par temps sec, de préférence l’après-midi en l’absence de rosée afin d’éviter que le fourrage ne colle et bouchonne à l’entrée du bec. Une enquête a été réalisée dans le cadre du projet Climaveg, auprès de cuma des Pays-de-la-Loire ayant ensilé du sorgho en 2021.
Les chauffeurs et responsables confirment qu’en bonnes conditions, l’ensilage du sorgho reste assez proche de celui du maïs avec les becs rotatifs classiques. Ils remontent également que les difficultés sur ce chantier sont essentiellement dues à des soucis de bourrage au niveau de la tête de récolte. Ils pointent deux causes principales de ces situations. Tout d’abord, la gestion complexe du désherbage. Un salissement important pouvant générer l’encombrement et le blocage des becs rotatifs. Les opérateurs évoquent ensuite le phénomène de verse. Étant donné que la culture se ramasse plus tard dans la saison qu’un maïs, elle subit parfois des mauvaises conditions météo automnales. De plus, la plante reste verte, donc lourde. Le sorgho versé peut ainsi avoir du mal à monter dans la machine.
Des arguments au silo
De part sa forte teneur en eau, le silo de sorgho est facile à tasser. En même temps, il est particulièrement sensible à la perte de jus. Pour les limiter, il convient de veiller à récolter à maturité. Les cumistes interrogés confirment également ces faits. Enfin, la forte teneur en sucre du sorgho est un facteur favorable à la fermentation du silo.
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