Le ministère de l’Economie et des Finances annonce sans barguigner, une baisse du PIB de 8% en 2020. «Avec les mesures budgétaires de soutien à l’économie et une contraction record du PIB, le déficit public pourrait atteindre 9% du PIB en 2020. La dette publique avoisinerait alors les 115% du PIB», estime le Crédit agricole.
Dans une note intitulée « La zone euro va-t-elle replonger dans l’ornière de la dette souveraine ? », Thierry Pouch, chef du service des études économiques de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture (APCA), explique les risques de déstabilisation monétaire qui en découlent. L’enchaînement des crises financière, économique et sociale, et leur contagion planétaire, met durement à l’épreuve la cohésion européenne. Pour l’auteur, cette situation instable devrait conduire très probablement à décaler les principaux rendez-vous inscrits à l’agenda européen.
Brexit
Initialement, le 31 décembre 2020 était la date butoir pour la signature d’un accord sur les futures relations entre les Britanniques et l’Union Européenne. «Avec la crise sanitaire et les grosses turbulences qui ont surgit, les négociations sont dans l’impossibilité de se poursuivre», jugent les responsables européens.
Les négociations seront donc repoussées vraisemblablement jusqu’en 2021. D’autant plus que les fonctionnaires en responsabilité ne peuvent se rencontrer autrement que par visio-conférence. L’hypothèse d’une sortie sans accord, un «no deal», est un scénario particulièrement risqué dans le contexte actuel.
Cadre financier
Avant le déferlement du Covid, les divergences entre Etats-membres sur la détermination du cadre financier pluriannuel étaient déjà profondes. Quelle enveloppe? Pour quels secteurs? Quel pourcentage du PIB des 27? La dégradation soudaine des comptes publics de chaque pays et la résurgence des égoïsmes nationaux devraient singulièrement compliquer l’adoption rapide d’un compromis!
PAC
«Le calendrier va singulièrement être bousculé», prédit Thierry Pouch. On parle plutôt désormais d’une mise en œuvre décalée à 2023. Et surtout, le profil de la future politique agricole commune risque profondément de changer. Et ce, en raison des effets induits de la crise. Aujourd’hui, de nombreuses filières agricoles sont désorganisées. En parallèle, le pouvoir d’achat des consommateurs risque d’être affaibli. Ce qui pourrait avoir des conséquences sur la demande de biens alimentaires et leurs prix.
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