Les Etats membres de l’UE vont devoir tenter de trouver un compromis sur le prochain « cadre financier pluriannuel » (ou budget) de l’UE (2021-2027) lors d’un sommet exceptionnel convoqué le 20 février par le président du Conseil de l’UE Charles Michel, dont la proposition devrait être dévoilée à la fin de la semaine.
« Il faut toujours tenir compte du Parlement et le Conseil doit en avoir conscience », a prévenu le président du Parlement européen, l’Italien David Sassoli, lors d’une conférence de presse.
Il a évoqué une position « ambitieuse » du Parlement sur ce budget à long terme et averti que l’assemblée de Strasbourg était « prête à aller jusqu’au bout » dans ses discussions avec les Etats membres.
Entre le financement des projets de la nouvelle Commission d’Ursula von der Leyen, des anciens programmes et la disparition de la contribution britannique pour cause de Brexit, la tâche s’annonce ardue pour parvenir à un accord entre les différents gouvernements sur leur contribution et leurs priorités.
Un compromis obligatoire
« Si ce que le Conseil nous propose n’est pas suffisant, le Parlement européen le refusera », a prévenu le Polonais Jan Olbrycht (droite), co-rapporteur sur le sujet.
L’institution « est très unie sur cette question, à savoir approuver un budget assez ambitieux et cohérent », a renchéri l’autre co-rapporteur, la socialiste portugaise Margarida Marques.
Plus tôt mercredi, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a demandé devant les eurodéputés que soit trouvé « un équilibre entre nos anciennes priorités et nos nouvelles priorités ».
« Je n’accepterai aucun résultat qui ne garantit pas qu’au moins 25% du budget soit consacré à la lutte contre le changement climatique », a-t-elle prévenu, tout en rappelant que « le temps est compté ».
Le nouvel exécutif européen a fait de la lutte contre le changement climatique sa grande priorité avec l’objectif que l’Union européenne devienne le premier continent à atteindre la neutralité climatique en 2050.
Mais certains Etats membres ne veulent pas rogner sur l’argent alloué aux anciennes politiques, comme le fonds de cohésion ou la politique agricole commune, alors qu’en parallèle, le départ du Royaume-Uni de l’UE va laisser un manque à gagner.
« Il s’agit de 75 milliards d’euros de moins pour les sept années à venir et en même temps, nous avons plus de défis communs », a insisté la présidente de la Commission.
Un casse-tête pour l’UE
Le Parlement défend un budget à 1,3% du revenu national brut de l’UE, tandis que la Commission préconise 1,114% (soit un budget de 1.134 milliards d’euros à prix constants de 2018, ou 1.279 milliards d’euros à prix courants), mais certains Etats ne veulent pas entendre parler d’un budget de plus d’1%.
« Ces propositions sont insuffisantes », a jugé David Sassoli, estimant « trop facile d’utiliser les fonds européens et de ne pas vouloir contribuer ».
Pour sortir de ce « petit jeu qui ne nous mène nulle part », selon les mots du président du Parlement, les députés ont insisté sur leur volonté d’augmenter les ressources propres de l’UE (impôts et taxes européens) pour qu’elle soit moins dépendante du bon vouloir des Etats.
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