Renouvellement de la moissonneuse-batteuse : des politiques différentes

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Renouvellement de la moissonneuse-batteuse : des politiques différentes

La cuma de la Grange possède une machine achetée neuve pour 200 000 €, amortie sur 10 ans pour un tarif de 110 €/ha.

Dans les Hautes-Alpes, deux cuma voisines ont chacune récemment procédé au renouvellement de la moissonneuse-batteuse. La première a fait le choix du neuf malgré l’augmentation des prix, alors que la seconde a opté pour l’occasion. Deux choix de renouvellement avec des objectifs différents.

La moissonneuse-batteuse, c’est une longue histoire pour la cuma de la Grange à Savournon. Car pour son président, Sébastien Achard, tout commence dès le lycée agricole. « À cette époque, avec un ami qui deviendra d’ailleurs par la suite mon beau-frère, nous avions déjà le projet d’acheter une moissonneuse-batteuse en cuma lors de notre installation. »

Le choix du neuf pour le renouvellement de la moissonneuse-batteuse

Chose faite en 2004. Avec un troisième adhérent, ils achètent une moissonneuse d’occasion pour un prix de 35 000 €. « Nous l’avons gardé jusqu’en 2013. En fait elle nous a coûté très cher en entretien et réparation, dont 15 000 € la dernière année, révèle le président. Il y avait des problèmes tous les ans. Nous avons plus que doublé le prix d’achat avec les réparations et pourtant nous faisons beaucoup de mécanique nous-même. Sans compter les récoltes qui ne pouvaient pas toujours être réalisées au bon moment à cause des pannes. Par rapport à aujourd’hui, le tarif de cette machine était suivant les années pratiquement le même avec les ennuis en plus. »

La cuma de la Grange privilégie le renouvellement rapide de la moissonneuse-batteuse.

Sébastien Achard, président de la cuma de la Grange, souligne le gain de confort avec une machine neuve.

Gagner du temps et viser la qualité avec le renouvellement de la moissonneuse-batteuse

« En 2013, nous avons acheté une machine neuve New Holland CX 5080 pour 148 000 € avec 25 % de subventions de la Région et 10 % du Département », indique Sébastien Achard. Le tarif était de 90 à 100 €/ha avec le GNR et la conduite par les adhérents. « Nous avons renouvelé en 2022 avec le même modèle pour 200 000 € et les mêmes subventions. Le tarif aujourd’hui est de 110 €/ha pour 130 à 150 ha récoltés », précise-t-il.

Pour les trois adhérents, investir dans une machine neuve présente des avantages. « Le premier est que nous stockons nos céréales et certains les transforment. Avec une machine neuve, nous sommes normalement à l’abri des pannes. Nous pouvons récolter nos cultures à la bonne humidité et à la bonne maturité. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre », insiste-t-il. C’est la raison pour laquelle les adhérents ne passent pas par une ETA. « Nous ne voulions pas dépendre de quelqu’un pour la récolte de toutes nos cultures », souligne-t-il. En effet, elles sont nombreuses : tournesol semence, blé tendre, blé dur, soja, colza, petit épeautre et petites graines à l’automne avec de la luzerne, du trèfle ou de la sauge.

Conserver un confort de travail

L’objectif aurait pu être de faire baisser le tarif en faisant entrer de nouveaux adhérents dans le groupe pour augmenter la surface travaillée. « Ce n’est pas ce que nous recherchons, affirme Sébastien Achard.. Nous récoltons une surface de 130 à 150 ha chaque année avec de nombreuses cultures. Nous voulons garder un confort et une qualité de travail, prendre le temps de bien faire les choses. »

La cuma compte neuf adhérents avec une moissonneuse, une épierreuse et un pulvérisateur. « Nous ne voulons pas faire vieillir trop le matériel. Il y a des jeunes qui vont aussi s’installer et c’est important qu’ils aient du matériel performant », conclut le président.

Chiffres clés de la cuma de la Grange

  • Investissement moissonneuse-batteuse : Achat neuf en 2022, 200 000 €. Subvention Région 25 % et 10 % du Département.
  • Amortissement : 10 ans
  • Surface récoltée : 130 à 150 €/an pour trois adhérents
  • Tarif : 110 €/ha, GNR inclus sans chauffeur

L’important, c’est le tarif à l’hectare

La cuma des Sausiers à la Garde-Colombe compte 15 adhérents. « Nous avons un tracteur, des déchaumeurs, une charrue, un rouleau, une benne et du matériel pour l’arboriculture comme une prétailleuse », énonce Kevin Collomb, le président. La cuma possède aussi une moissonneuse-batteuse pour 13 coopérateurs et 250 ha. Ce que recherchent les adhérents, c’est un coût hectare le plus bas possible. « Pour nos adhérents, les principales activités sont l’arboriculture et l’élevage. Les céréales ne sont que des cultures secondaires. Ce n’est pas ça qui tient les exploitations en vie », ajoute-t-il.

La cuma des Sausiers choisit l'occasion pour le enouvellement de la moissonneuse-batteuse.

La cuma des Sausiers a acheté sa moissonneuse d’occasion 103 000 € amortis sur 10 ans pour un tarif de 105 €/ha avec chauffeur.

C’est d’ailleurs pour cela que la cuma a racheté, pour 103 000 €, la moissonneuse que venait de renouveler la cuma de la Grange. Pour la conduite, la cuma embauche un salarié saisonnier. « Avec l’arboriculture, les adhérents sont très occupés. Avoir notre moissonneuse avec un chauffeur nous donne une bonne flexibilité de travail que n’aurait pas une ETA », souligne Kevin Collomb. Le tarif, quant à lui, est de 105 €/ha, GNR et chauffeur inclus. « Le tarif est sensiblement le même que celui de la cuma de la Grange mais avec des objectifs différents », souligne l’agriculteur.

Chiffres clés de la cuma des Sausiers

  • Investissement moissonneuse-batteuse : Achat occasion en 2022 : 103 000 €
  • Amortissement : 10 ans
  • Surface récoltée : 250 ha/an pour 13 adhérents
  • Tarif : 105 €/ha GNR et chauffeur inclus

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com

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