Un Dina pour un second départ de la cuma

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Un Dina pour un second départ de la cuma

Le Dina: un nouvel élan pour le groupe et une nouvelle image pour la cuma.

Changement de génération pour la cuma de Châteauneuf-sur-Isère dans la Drôme. Pour la transition, la cuma a fait appel à la fdcuma pour la réalisation d’un Dina (dispositif national d'accompagnement des projets et initiatives). Objectif un nouveau départ pour la cuma avec une structure bien cadrée.

La cuma de Châteauneuf-sur-Isère, dans la Drôme, voit le jour il y a une vingtaine d’années. Une création suite à l’épisode de Sharka, maladie virale qui touche les arbres à noyaux. Les arboriculteurs du secteur ont arraché les arbres des vergers et se sont reconvertis en grandes cultures et élevage. « La création de la cuma a permis à tous ces agriculteurs de passer cette période difficile de restructuration de leurs exploitations en investissant dans des matériels récents, indique Thierry Héraud, président de la cuma. Les premiers investissements étaient dans un tracteur et une charrue. Ensuite différents matériels sont arrivés pour avoir aujourd’hui toute la chaîne de la préparation de sol à la récolte avec la moissonneuse-batteuse et deux tracteurs de 150 et 200 ch. »

Le Dina pour donner un nouvel élan

Au bout de 20 ans, les membres du conseil d’administration sont partis à la retraite. « Cela s’est passé en quelques années. Il ne reste aujourd’hui que le trésorier. Nous étions plusieurs jeunes à être rentrés dans la cuma de Châteauneuf-sur-Isère en tant qu’adhérents. Pour conserver l’outil cuma, il a fallu en reprendre les rênes », observe le président. L’objectif premier du Dina, réalisé en 2018, était de remettre à jour la partie administrative de la cuma. « Comprendre aussi ce qu’il était possible de faire en cuma, maîtriser les règles. » Tout a été mis sur la table. Les procédures obligatoires, le capital social, le règlement intérieur, les engagements. « Nous voulions avoir une cuma bien cadrée avec par exemple des engagements écrits pour responsabiliser les adhérents », souligne-t-il.

Le fait d’avoir un intervenant extérieur, en l’occurrence une animatrice de la fdcuma « permet de soulever des sujets auxquels on ne pense pas forcément », ajoute Thierry Héraud. Par exemple, la possibilité pour la cuma d’être groupement d’employeurs figure maintenant dans les statuts de la cuma. « C’est quelque chose que nous avons tout de suite intégré car dans l’avenir nous aurons certainement besoin de salariés. »

Une nouvelle image pour la cuma de Châteauneuf-sur-Isère

Après avoir recadré le fonctionnement de la cuma de Châteauneuf-sur-Isère, mis de l’ordre dans toute la partie administrative, mis en place des règles de fonctionnement « on se sent plus à l’aise pour avancer », confirme l’agriculteur. Tout ce travail a d’ailleurs été bénéfique d’une façon inattendue. « Le fait que la cuma ait réalisé un Dina pour bien cadrer son fonctionnement a permis d’attirer de nouveaux adhérents, constate-t-il. Ils souhaitaient adhérer à une structure avec un fonctionnement clair. Le Dina c’est aussi une nouvelle image pour notre cuma. »

Replacer l’humain au centre du fonctionnement

La cuma aujourd’hui comporte une douzaine d’adhérents avec une majorité de jeunes. « Avoir mis de l’ordre dans le fonctionnement de la cuma permet de redonner toute sa place à l’humain, au groupe et à sa dynamique. On est plus tranquille pour avancer », reconnaît Thierry Héraud. Depuis, les adhérents ont multiplié les investissements pour répondre aux besoins des exploitations. Des semoirs monograines à entraînement électrique pour les productions de semences, une coupe flexible pour la moissonneuse… « Nous sommes plus dans l’échange, moins individualiste. Nous partageons les expériences.

Un adhérent essaie la culture de cacahuètes et partage les résultats avec les autres, un autre la culture du fenouil dans l’objectif de travailler avec la société Ricard. Nous essayons aussi la culture du coton avec le projet du développement d’une filière courte avec la marque de jean 1083 basée à 10 km. » Un groupe qui avance avec des perspectives de diversification pour sécuriser des exploitations de petites surfaces. « Des perspectives de développement de nouvelles cultures spécialisées qui demandent des matériels spécialisés et du partage d’expérience. Inenvisageable en individuel mais possible en cuma avec une bonne dynamique de groupe », précise Thierry Héraud.

Le Dina : comment ça marche ?

Le Dina cuma est le dispositif national d’accompagnement de projets et initiatives des cuma. C’est une aide publique nationale du ministère de l’Agriculture mise en place en 2016. Elle subventionne la réalisation d’un conseil stratégique dans les cuma à hauteur de 90 % du coût du conseil, plafonné à 3 000 €.

Avec le soutien de la fdcuma, le Dina permet d’accompagner un groupe pour réaliser un état des lieux de la cuma, faire le point sur l’organisation, la gestion, le renouvellement, l’emploi, les projets…

Pour bénéficier du Dina cuma :

  • Une demande d’aide est réalisée avec l’aide de la fdcuma.
  • Les animateurs et/ou intervenants extérieurs accompagnent les cuma durant plusieurs sessions de travail pour un conseil stratégique commençant par un état des lieux, suivi par un appui spécialisé et la construction d‘un plan d’action adapté aux demandes du groupe. Pour terminer, un rapport avec les éléments d’analyse de la cuma est remis au groupe.

À noter que la réalisation d’un Dina permet d’obtenir 15 points valables durant 3 ans, qui permettent de sécuriser le dossier, dans le dispositif de subventions aux cuma d’Auvergne Rhône-Alpes 2023-2027.

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