Le reconditionnement, ou « reman », donne une seconde vie aux pièces mécaniques ainsi qu’aux moteurs agricoles. Pratiqué par les fabricants et les ateliers, il s’inscrit dans une démarche de durabilité en prolongeant le cycle de vie des machines tout en réduisant leur impact environnemental. Retour sur le reconditionnement des pièces détachées agricoles en 2025.
« Reman », les pièces reconditionnées des machines
Le reconditionnement des pièces détachées peut aller jusqu’au moteur… Un choix s’offre aux acteurs du reconditionnement de matériels. Soit, ils changent des pièces pour des pièces neuves uniquement. C’est par exemple le cas sur les machines à vendanger Grégoire reconditionnées par la société Socomav. Ils se donnent la possibilité d’installer eux-mêmes des pièces reconditionnées.
L’objectif affiché est de maintenir le contrôle sur la qualité du produit transformé et revendu. Ce reconditionnement de pièces d’occasion peut aller jusqu’au moteur. Il est appelé « reman » outre-atlantique. On le trouve chez John Deere pour l’Amérique du Nord. Peut-être bientôt pour l’Europe ?
On le trouve aussi chez nos frenchies de Manitou. « La pièce peut être achetée au même titre qu’une pièce neuve dans notre réseau, en magasin et sur livraison », explique Hervé Ouisse. On peut utiliser la pièce dite reman dans le reconditionnement du télescopique.
Reconditionnement des pièces détachées agricoles chez le fabricant
Loin d’être à la traîne, New Holland propose aussi de la pièce reconditionnée. La marque l’intègre dans ce qu’elle appelle « L’échange standard ». Cela lui permet d’argumenter en faveur de la durabilité du produit et de l’allongement de son cycle de vie.
Concrètement, sur le site de Garchizy par exemple, dans la Nièvre, CNH via FPT reçoit et analyse des carcasses de bloc moteurs désassemblées. Le constructeur nettoie, contrôle et sélectionne les pièces. Puis, il les reconditionne. C’est-à-dire qu’il les « remet à niveau en respectant les dernières exigences d’usinage mécanique du neuf », indique-t-il. Ensuite, « L’assemblage est identique au neuf ». Les pièces sont ensuite testées, également avec la même exigence. Enfin, chez New Holland, comme chez les autres, les pièces reconditionnées sont presque toujours destinées à intégrer le magasin de pièces dans les concessions.
Mais aussi en atelier…
Outre les fabricants, des ateliers s’attaquent aussi au marché de la pièce reconditionnée agricole. Un exemple parmi d’autres, avec le breton Tracto Pièces. Parmi ses activités, l’entreprise remet en circulation des pièces reconditionnées. « Nous avons un atelier dédié uniquement à cette activité, sur notre site historique en Ille-et-Vilaine, décrit Jacques De-La-Hamelinaye, codirigeant de l’entreprise. Nous récupérons les pièces sur nos casses, les vérifions et les revendons. On reconditionne des moteurs de toute marque ».
Mais l’atelier est contraint par la technologie. « Les moteurs que nous arrivons à ravoir ont plus de 5 à 6 ans. Les plus récents ont parfois des spécificités très complexes qui nous empêchent de les remettre comme neufs. Ça peut être dû à l’électronique, à la façon dont ils sont chemisés, aux modèles de joints de culasse, etc. C’est alors hyper technique ». Les pièces reconditionnées par l’entreprise sont commercialisées par tous les circuits. Du téléphone au concessionnaire en passant par les plateformes de petites annonces.
Une occasion reconditionnée peut donc être synonyme de nombreuses heures au compteur. C’est le cas de la cuma de Saint Bauld, dans l’Indre-et-Loire, qui a investi dans une faucheuse andaineuse automotrice reconditionnée. Filière de production, rythme d’utilisation ou encore facilité d’entretien sont alors autant d’explications pour ce reconditionnement.
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