Des marques comme Fendt et Claas mettent en place des processus stricts, avec des contrôles approfondis et des révisions systématiques, avant le reconditionnement certifié agricole. Ces démarches assurent que les machines, notamment celles ayant travaillé de nombreuses heures, sont non seulement en bon état de fonctionnement, mais aussi prêtes à offrir des performances optimales. La remise à niveau, notamment des pièces d’usure, est donc au cœur du processus pour prolonger la durée de vie des matériels.
Reconditionnement certifié agricole : le diagnostic avant tout
Le reconditionnement de matériels suit parfois des règles très strictes. Chez Fendt, par exemple, l’entreprise définit des conditions très claires. Le constructeur a mis en place le certificat Fendt Certified – ex Fendt Stars Certified. Avec cette démarche, il assure vendre un automoteur ayant bénéficié d’un diagnostic et d’une révision, voire un reconditionnement par un concessionnaire habilité.
« Par exemple, le contrôle des tracteurs Fendt d’occasion comprend 150 points définis, notamment le moteur, ses performances, ainsi que l’état de la transmission et du système hydraulique. Les techniciens testent également les fonctions du tracteur ».
Seuls les tracteurs qui ont fonctionné pendant moins de 4 000 heures et qui sont âgés de moins de six ans sont éligibles à l’obtention du certificat. Les moissonneuses et ensileuses doivent avoir fonctionné pendant moins de 2 000 heures et doivent être âgées de moins de quatre ans. À l’issue du diagnostic, les techniciens remplacent, nettoient et remettent en peinture les composants si nécessaire.
« Outre les aspects technique et esthétique, les pièces d’usure jouent aussi un rôle primordial pour les machines de récolte certifiées Fendt, indique la marque. Afin d’assurer le bon fonctionnement des moissonneuses et ensileuses, les pièces d’usure sont contrôlées. Celles qui sont essentielles au débit de chantier sont alors remplacées ». Le reconditionnement concerne donc ici surtout les pièces d’usure. L’entreprise propose deux types de contrats de couverture en réparation : Certified et Certified Pro. Le Pro diffère du premier par la vérification et l’assurance d’un bon système hydraulique.
Surtout pour les pièces d’usure
Chez Claas aussi, des conditions s’imposent pour la remise en circulation d’une occasion potentiellement reconditionnée. « C’est le site constructeur de Connantre qui est spécialisé en occasion reconditionnée, décrit Guillaume Desmarest, responsable régional des ventes. Les automoteurs en location y sont repris et remis au goût du jour. En plus des entretiens compris dans les offres de location, une grande révision est effectuée. On passe au crible jusqu’à 240 points de contrôle en fonction de l’automoteur. Il peut alors arriver de changer une pièce ».
Puis la machine reçoit une certification « maison » Certified Quality. Le client peut racheter sa machine. Ou elle part en revente dans le réseau et à l’export sur le portail First Claas Used. « La seule condition est que ce soit une machine qui ait été louée 24 ou 36 mois ».
« Pour Manitou, la remise à niveau sécuritaire est le minimum du reconditionnement, explique Hervé Ouisse. Le reste est à la carte et sur devis. Il n’y a potentiellement pas de limite pour une remise à neuf ». Les machines proviennent de la location, de la reprise en concession ou du négoce. Les spécialistes procèdent d’abord à une expertise. Ensuite, ils fournissent un devis au potentiel acheteur après avoir défini le niveau de remise en état ou proposent la machine d’occasion avec une révision limitée.
Chez Grégoire, via la Socomav, ou chez Grimme, tant que des pièces neuves sont toujours en production, le reconditionnement de matériels est possible et se réalise. C’est surtout la disponibilité en machines sur le parc occasion qui est un facteur limitant, comme pour Grégoire. « Il n’en existe plus à moins de 100 k €. Et au-delà, elles se raréfient. Le marché s’est vidé, probablement à cause de la crise viticole ».
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