Maïs : la pulvérisation ciblée donne des perspectives

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Maïs : la pulvérisation ciblée donne des perspectives

La technologie propose des pistes pour contrôler la flore avec un moindre recours aux herbicides. La pulvérisation ciblée consiste à fermer les buses là où l’adventice n’a pas été détectée.

Si la tendance pousse à la réduction du recours à la chimie, la technologie apporte des perspectives aux producteurs de maïs. Certaines solutions de protection sont même déjà largement envisageables en production de semences. Pourquoi ne pas les imaginer rapidement se déployer au delà. La pulvérisation ciblée en est une.

Dans l’objectif de réduire l’utilisation d’herbicide, des outils hi-tech ouvrent des perspectives en matière de pulvérisation ciblée. La protection de précision recouvre déjà différents principes d’action. Le premier concept de sélection des zones de traitement se déploie relativement bien. La pulvérisation localisée s’effectue uniquement, soit sur le rang, soit sur l’inter-rang, des cultures à grand écartement (dont le maïs).

Pulvérisation ciblée et binage

Souvent, sa pratique se couple à un binage. La pulvérisation ciblée (spot spraying, en anglais) consiste pour sa part à appliquer du produit uniquement là où il y en a besoin, indépendamment des rangs de la culture. En conséquence, son impact en termes de diminution de l’IFT est potentiellement très fort. La pulvérisation se réalise par tronçon ou par buse, selon la conception de la machine.

Enfin, la pulvérisation dirigée recourt à l’utilisation de pendillards. Ces derniers dirigent le jet uniquement sur l’inter-rang. Cette technique se tourne généralement vers un emploi à un stade avancé de la culture, tandis que des caches assurent la sélectivité de l’application.

Face à des liserons ou du sorgho d’Alep, pour ce qui est des vivaces, ainsi que du datura stramoine qui apparaît souvent par foyers en début d’infestation, le spot spraying paraît particulièrement prometteur.

Dans les parcelles de maïs consommation, le chardon ferait aussi office de première cible idéale, car du fait de son système racinaire traçant, son développement se fait plutôt par ronds autour du point d’infestation initial.

Ouvrir les buses là où il y a l’adventice

Les solutions de traitement ciblé qui se sont d’abord développées reposent sur une détection préalable des adventices. Celle-ci peut se faire par exemple à l’occasion d’un précédent passage d’engin et permet d’anticiper la connaissance des volumes de bouillie herbicide à mettre en œuvre. Un ou plusieurs capteurs fixés sur un vecteur qui les déplacent, prennent les mesures. Puis on les analyse afin de localiser chaque adventice.

On met ensuite en forme la carte des zones à désherber, avant de l’entrer dans la console du pulvérisateur. Cela permet de commander l’ouverture ou la fermeture des tronçons de la rampe. Néanmoins, l’avenir n’exclut pas la possibilité de détecter et d’appliquer simultanément. De telles solutions sont d’ailleurs encore en phase de développement.

Ces dernières campagnes, Arvalis initie des essais de désherbage ciblé. Pour ces premières parcelles, les tests visaient donc les foyers de chardons, via une détection par passage d’un tracteur. Concernant le maïs semence, ils visaient le datura avec un repérage par drone.

Dans les deux cas, la détection et l’application en temps réel s’avèrent encore difficile. Le temps nécessaire à l’analyse des images, relativement lourdes, est trop long pour cela.

De 68 à 99 % de la surface non pulvérisée

Pour l’expérimentation sur chardons, le pulvérisateur engagé était un Maxis (Tecnoma), avec 12 tronçons sur 24 m. Il se pilote via une console iTOP avec une correction RTK en transmission radio. Selon la répartition des adventices, seulement 5 % à un tiers de la surface du champ est réellement traitée. Dans les parcelles, où l’on embarque un capteur sur drone pour détecter des daturas, la simulation met en avant une économie de produit allant de 93 à 99 %, avec les tronçons de 2 m.

Cette économie d’herbicide sera, bien sûr, fonction du nombre, de la taille et de la répartition des taches d’adventices dans la parcelle. Plus le nombre de petites taches est important, plus la surface réellement traitée sera importante. Pour que la pulvérisation ciblée exprime son potentiel en termes d’économie d’herbicide engagé, mieux vaut donc une grande et unique tache, telle qu’en forment des foyers de chardons ou de liseron, plutôt que plusieurs petites isolées. Son intérêt est donc moins évident pour des infestations généralisées et très disséminées.

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