La cuma la Pratique et les Ets Werschuren de Dol de Bretagne avaient invité le 27 juin, les agriculteurs du secteur à venir assister à la présentation du nouveau pulvérisateur ARA de la société Ecorobotix. Sous la houlette de Guillaume Martel, de très nombreux participants ont assisté à la présentation de cette nouvelle technologie de désherbage. Elle est basée sur la reconnaissance visuelle des adventices, via l’intelligence artificielle. Dans la foulée, une démonstration de l’appareil a eu lieu sur une prairie. Les visiteurs ont observé le comportement de ce pulvérisateur capable de repérer les plantes de rumex puis de pulvériser uniquement sur celles-ci, un désherbant. Sur une parcelle contigüe préalablement traitée avec ce mode opératoire, les participants ont constaté de visu, les espaces vides consécutifs à la destruction du rumex en place. A ce jour, 23 cuma, soit environ 200 adhérents, s’engagent en intercuma sur cette activité.
Pulvérisateur ARA : 55 €/ha en prestation complète
Les engagement des cuma portent sur 750 ha, réalisés en prestations complètes. A la fois le pulvérisateur ARA, le tracteur en autoguidage (un New Holland en location sur 3 ans) et le chauffeur. En effet, la prise en main de l’appareil nécessite d’avoir des chauffeurs spécialisés. Deux agriculteurs du Teilleul, Joël Boulet et Stéphane Montaufray, ont été formés. Ils assurent cette prestation dans un rayon d’environ 35 km autour de la commune du Teilleul.
L’organisation repose sur l’adhésion de chaque cuma à la cuma la Pratique sur cette branche d’activité. Chaque groupe désigne un référent qui coordonnera la venue de l’appareil sur les exploitations concernées. L’objectif étant d’organiser un planning cohérent des tournées afin d’optimiser le déplacement de la machine. Le coût prévisionnel atteint 55 €/ha tout compris. Reste à la charge de chaque agriculteur, le coût du produit. Ce qui représenterait un coût total autour 60 à 65 €/ha.
Guillaume Martel, agriculteur au départ du projet de pulvérisateur ARA
« Nous avons acheté l’appareil 115 000 €. Nous avons bon espoir de décrocher une subvention pour cet investissement qui concourt à réduire de 91 % les produits phytos. Soit 17 l/ha contre 200 l pour un traitement en plein. C’est une solution concrète et efficace pour résoudre une impasse technique et favoriser le pâturage. Par rapport à l’arrachage manuel des doches (appellation du rumex dans le sud de la Normandie), ou l’utilisation du pulvérisateur à dos, il n’y a pas photo.
La principale contrainte est de prévoir avec ce système le volume de bouillie adapté au traitement des parcelles, puisqu’il s’agit d’un traitement localisé. Les cuma ne peuvent pas acheter elles-mêmes le produit phytosanitaire. C’est donc à chaque agriculteurs d’assurer l’approvisionnement en produit phyto. D’autre part, la cuma ne gère pas les contraintes règlementaires liée à l’épandage du produit, c’est la prérogative de chaque agriculteur. A ce jour (fin juin) déjà 500 ha sont traités. A priori, chaque cuma devrait faire un peu plus que ce qui était prévu au départ. »
Joël Boulet et Stéphane Montaufray, chauffeurs
« On atteint une moyenne d’environ 3 ha par heure, un peu moins qu’annoncé par le constructeur. Quand on commence une parcelle, on ne sait pas très précisément quand on va finir, cela dépend du degré d’infestation. Le débit est plutôt de l’ordre de 2 heures, si l’on tient compte des temps de déplacement entre les parcelles, en sachant que certaines d’entre elles sont petites.
Les différentes fonctions de l’appareil sont disponibles sur une tablette. On y retrouve en effet les principales informations : surface traitée, volume de bouillie … Une génératrice qui fonctionne avec la prise de force du tracteur, alimente les batteries qui servent au fonctionnement des caméras. Mieux vaut intervenir au stade jeune du rumex pour gagner en efficacité. Lorsque l’on cible à la fois contre les chardons et les rumex, le niveau d’efficacité baisse à environ 80 %. Les contraintes du climat (vent, chaleur, pluie, hygrométrie) sont ici beaucoup moins limitantes par rapport à un traitement phytosanitaire classique. »
Stéphane Lorin, Vice-Président de la Cuma des 3 Rives (Mayenne)
« Nous sommes situés en proximité de la cuma de la Pratique dans la Manche, mais côté Mayenne. Nous tablons sur trois passages de la machine sur zone. En sachant que la période d’intervention est très large. Nous avons calculé l’engagement de notre cuma sur cette activité, en se basant sur un volume forfaitaire de 1 ha par adhérent intéressé. »
Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :