Traiter l’eau pour mieux appliquer les phytos

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Traiter l’eau pour mieux appliquer les phytos

La machine AquaPhyto corrige la dureté, le pH, la conductivité et la température.

Les propriétés physico-chimiques de l’eau sont différentes dans chaque département. Or chaque produit phytosanitaire a une solubilité et une efficacité maximale bien précise. La cuma des Potagères, dans le Gers, a investi dans deux stations pour traiter l’eau destinée à la pulvérisation.

Avant toute chose, il est nécessaire de connaître les propriétés de l’eau qui est utilisée pour la pulvérisation : principalement la dureté et le pH. Ces deux variables sont indépendantes : la dureté est l’indicateur de la quantité de minéraux (principalement calcium et magnésium) et le pH reflète l’acidité ou la basicité de l’eau. Le plus précis est de réaliser une analyse pour connaître le point de départ pour adapter au mieux le choix de la machine.

Ainsi, la cuma située dans l’Est du Gers a une eau assez dure et basique mais riche en fer. Le fer est notamment impliqué dans la formation de complexes qui bloquent l’efficacité de certaines molécules. La cuma a installé ses deux machines à poste fixe sur deux sites distants de 15 km, dans des locaux loués par des adhérents.

Jean-François Bonnet, le président, témoigne : «Notre machine de marque AquaPhyto est équipée de quatre modules qui permettent de corriger la dureté, le pH, la conductivité et la température. De plus, nous avons cinq cuves de stockage d’un mètre cube chacune pour pouvoir remplir les pulvérisateurs rapidement.» Pour le problème ferrique, le groupe a adapté finement le choix de la résine de déminéralisation pour supprimer ces ions. Il est possible d’avoir une machine sur mesure, parfaitement adaptée à votre eau.

Vers des diminutions de doses

Pour tirer pleinement parti du dispositif, il est d’abord nécessaire de maîtriser correctement la pulvérisation et d’avoir une machine en état et bien réglée. En herbicide, la diminution de dose est de l’ordre de 50%, que ce soit en racinaire ou en foliaire. Toutefois, la réduction la plus importante concerne les fongicides sur céréales avec des doses divisées par quatre, à condition d’adapter l’ensemble du programme.

Patrick Ponsin, le trésorier, explique : «Dans notre configuration, chaque machine a coûté 27 000 €, ce qui nous conduit à un prix de revient de 60 €/m3 réparti entre les dix adhérents. Dans la cuma, nous traitons avec des volumes d’eau de 80 à 100 l/ha, ce qui fait un prix de revient de 6 €/passage/ha pour le traitement de l’eau. Un coût largement compensé par les économies en phytos ! Après, plus d’une campagne d’utilisation, nous avons estimé un gain d’environ 100 €/ ha en grandes cultures.» 

Pour différentes filières

Actuellement, cette technique est principalement mise en oeuvre pour la pulvérisation en grandes cultures, mais il existe d’autres usages. Par exemple, en élevage de lapins, de volailles et de palmipèdes, la machine permet de contrôler et de modifier l’aspect minéral et bactériologique de l’eau de boisson. Les viticulteurs y trouveront aussi des intérêts que ce soit pour améliorer l’application des produits phytos en vigne ou pour nettoyer les outils de vinification. Actuellement, trois autres projets sont en cours dans les cuma du Gers.

Sélectionner deux matériels de la même famille pour les comparer