La méthode a le mérite d’exister, d’être simple et de donner une indication, pour compléter l’information en vue, par exemple, de décider quel degré de protection consacrer au maïs implanté dans la parcelle l’année suivante. Le protocole de piégeage des larves de taupin avec des pommes de terre «n’est pas normalisé», prévient Michel Moquet, référent d’Arvalis sur les cultures fourragères. La recette consiste à enfouir des pommes de terre, entière ou coupée, à 5 ou 10 cm de profondeur et de revenir une à deux semaines plus tard relever les pièges.
Anticipation
La présence ou non de larves et de galeries dans le tubercule constitue le principal enseignement à tirer. «Il n’y a pas vraiment de seuils établis. La présence indique un potentiel de risque», poursuit Michel Moquet en soulignant, d’une part, que le lien entre présence de larves et dégâts n’est pas systématique, d’autre part, que l’efficacité de l’opération est très dépendante des conditions de sol. L’environnement idéal pour l’activité des larves est une terre bien ressuyée et réchauffée. Et ces paramètres ne sont pas forcément réunis au moment où le test peut être effectué. Ainsi, «pour avoir une information avant de semer son maïs de l’année N et choisir d’engager ou non une protection insecticide en micro-granulés, il peut aussi être pertinent de mettre les pièges dans la parcelle l’année N-1.»
Plusieurs espèces végétales pour sauver le soldat maïs
Si les missions de surveillance des populations de taupins peuvent être ainsi confiées aux pommes de terre, elle n’est pas le seul végétal à pouvoir aider le maïs dans l’évitement du risque. Arvalis ou le réseau cuma avec Corteva se penchent en effet sur des stratégies de semis impliquant des plantes appâts telles que de l’avoine ou d’autres céréales. Implantées en même temps ou juste avant la culture de maïs, ces plantes compagnes ont pour rôle d’attirer les larves. Le maïs esquive ainsi quelques attaques pendant qu’il progresse vers un stade à partir duquel il sera moins sensible. Pour éviter le phénomène de concurrence, «les plantes compagnes doivent être détruites assez tôt, dès le stade 3-4 feuilles du maïs», reprend l’ingénieur. Sur les essais Arvalis réalisés entre 2012 et 2018 en micro-parcelles expérimentales, «l’utilisation de blé seul ou en association avec du maïs permet d’abaisser l’intensité des attaques de taupins sur les rangs de la culture de près de 50% en moyenne.»
Retrouvez les conseils techniques pour l’application des micro-granulés insecticides dans le hors-série Entraid spécial maïs de décembre.
A voir en vidéo :
Contre le taupin, des céréales dans le semoir à maïs
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