Pour la troisième édition de son défi ensileuses, Elvup a mis l’accent sur le paramètre de la génétique du maïs récolté. En cela, l’organisme de conseil a été fidèle à ce qu’il avait envisagé l’an dernier, lorsque la consommation de carburant et le débit de chantier étaient au cœur de son sujet.
Dans la sole du gaec de l’Ermitage, 11 variétés avaient été implantées pour tester leur comportement dans l’ensileuse à deux dates de récolte. «Nous nous sommes calés sur les dates du gaec, avec les contraintes imposées par une organisation en cuma», explique Olivier Raux, conseiller Elvup. «L’élevage a sécurisé son choix de date principale pour récolter 40 ha.» Il n’était plus prioritaire pour l’autre date (20 ha). L’ensileuse utilisée était une Krone Big X780, avec un éclateur Optimaxx serré au maximum (différentiel de vitesse entre les rouleaux de 30%). «Nous avions aussi fixé la consigne de ne pas aller au-delà de 100% de valorisation de la puissance de la machine.»
A peine 20% des élevages dans les clous
«C’était satisfaisant d’avoir une grande diversité génétique, avec des maïs dentés, cornés-dentés, denté-farineux… des variétés demi-précoces à très précoces», reprend Olivier Raux. Dans la mêlée des paramètres analysés, l’organisme de conseil a posé un regard particulier sur la fragmentation des grains. Situant l’objectif à 70 d’IFG (soit 70% des grains doivent être morcelés en fragments de moins de 4,75 mm), Yann Martinot, directeur technique d’Elvup, constate qu’il y a «à peine 20% des silos qui atteignent ce niveau» parmi ceux que l’organisme de conseil ornais analyse.
Onze variétés conduites et récoltées dans les mêmes conditions
Un peu plus tôt, le vice-président d’Elvup, Christian Manoury, avait souligné que «la récolte, le semis, la distribution à l’auge… Chaque étape de production du maïs fourrager a son importance». Cela vaut aussi pour «l’achat des doses». Comme sa maturité, la variété du maïs fait partie des facteurs qui influencent l’action de l’éclateur. Elvup l’a bien observé le 26 septembre et le 10 octobre. «Sur l’IFG, nous avons eu au moins 20 points d’écart entre les variétés, à chacune des journées», résume Olivier Raux. «C’est un écart important», mais difficile d’aller au-delà dans l’analyse, chacune semblant avoir son comportement propre.
«Entre nos deux dates, certaines ont régressé», comme Kolossalis ou LG 31255 qui étaient déjà au bon stade pour la récolte le 26 septembre. D’autres, souvent parce qu’elles n’étaient pas suffisamment mûres à la première date, ont gagné «une dizaine de points d’IFG», comme MAS 26.R. Celle-ci, avec un taux de matière sèche de 29,7%, obtenait un des rares IFG supérieurs à 70 dans cet essai. Le conseiller remarque aussi la stabilité de Caroleen sur ce critère. Déjà mûre fin septembre, elle avait peu évolué 15 jours plus tard (+1,2 point MS). Elle est ressortie de l’éclateur à 74 points d’IFG aux deux dates.
Pas de recette toute faite, seulement des tests à répéter
«Ce test donne un premier aperçu.» Toutefois, il ne permet pas de discriminer les variétés – ni même les types de variétés – sur la capacité de leurs grains à être éclatés. Elvup s’oriente vers la poursuite de ce genre de tests pour, à l’avenir, «proposer aux éleveurs des variétés ‘faciles’ à éclater».
Néanmoins, Yann Martinot et Olivier Raux tirent un enseignement ou plutôt une confirmation. Lors d’un chantier d’ensilage, il faut régulièrement vérifier la qualité du travail fait par l’éclateur. Et ce, en pratiquant un test de la bassine, à faire aussi à chaque changement de variété. «Au regard des enjeux, avoir un ‘responsable qualité’ sur une journée d’ensilage, cela devient une nécessité.» Car comme le veut le leitmotiv rappelé au fil des présentations, «pas de mesure, pas de gestion».
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