[Mise à jour 11 mars 2024] Nouvelle piste pour la méthanisation. La société Sublime Energie a présenté au Space son projet de production en réseau de biométhane à usage de carburant. L’idée : sur un territoire, les agriculteurs méthaniseurs mettent leur biogaz de côté après un léger traitement. En gros : séchage, refroidissement, filtration, compression, dans un premier temps. Et surtout, dans un second temps : solubilisation dans un liquide « porteur », évitant le transport à très basse température. Ensuite, Le produit attend dans une citerne mobile.
Biométhane en carburant : la tournée du laitier
Enfin, l’entreprise gazière collecte périodiquement ces lots pour finaliser la transformation en carburant dans un site spécialisé. « La tournée du laitier de la méthanisation agricole», explique Bruno Adhémar, cofondateur et président de Sublime Energie. Il intervenait en effet au Space lors d’un exposé intitulé : La liquéfaction du biogaz pour maximiser la valorisation énergétique et les externalités positives de la méthanisation.
Bientôt un démonstrateur dans les Côtes-d’Armor.
Peu d’investissements nécessaires pour les agriculteurs
Le procédé de Sublime Energie donne accès à une valorisation très intéressante du biogaz, à des méthaniseurs de dimension modeste. Les agriculteurs produisant du biogaz le vendraient tel quel, sans se préoccuper du circuit en aval. Une alternative à l’injection et à la cogénération. De plus, il produit aussi du CO2 de bonne qualité, pouvant lui aussi être commercialisé auprès de serristes ou même de fabricants de boissons gazeuses. Un petit démonstrateur a été construit en 2022, et une version plus conséquente doit voir le jour en 2024 à Plélo (Côtes-d’Armor), sur le site de Gazéa. Il s’appellera Charlie.
Une levée de fonds de 11,5 millions d’euros
En ce début mars 2024, Sublime Energie annonce une levée de fonds de 11,5 millions €, auprès de Révolution Environnementale et Solidaire. Elle va ainsi permettre la mise en route du démonstrateur de Plélo. Capacité annuelle : 180 t de carburant « bas carbone » et 300 t de CO2 biogénique. L’entreprise en précise les contours. « Les équipements fonctionneront dans des conditions quasiment similaires à un projet commercial en liquéfiant le biogaz produit sur site. La mise en service du premier projet commercial, qui réunira une dizaine de méthaniseurs autour de cette innovation, est prévue pour 2026. »
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