Dans le monde agricole, chacun connaît l’offre de tracteurs New Holland conçus à la base pour tourner au biométhane, ou bioGNV. Elle intéresse tous les agriculteurs qui recherchent une plus grande autonomie énergétique. Mais la question se pose de convertir des engins déjà existants. Une solution qui pourrait être considérée comme plus économique et plus ouverte. C’est la voie suivie par le CRMT, un centre de recherche lyonnais spécialisé dans les moteurs. Après avoir équipé de nombreux autobus et des balayeuses de voirie pour fonctionner au GNV, les ingénieurs s’attaquent au tracteur agricole.
Un test longue durée en cours en Allemagne
Le CRMT mène l’étude dans le cadre du projet européen RES4LIVE. Il a modifié un tracteur Claas Celtis 436, de 80 ch, à moteur DPS. L’engin va travailler durant deux ans dans une ferme d’élevage expérimentale en Allemagne. Mais avant de prendre la route, il a réalisé quelques jours de test chez un agriculteur méthaniseur dans la Loire.
Biométhane : quel potentiel dans les cuma?
La Fncuma a invité Olivier Marchand, directeur technique, et Daniela Touzé, responsable commerciale au CRMT, à échanger avec un groupe de conseillers en agroéquipement sur ce sujet de la conversion. On emploie aussi le terme anglophone de retrofit.
Où mettre les bonbonnes de gaz?
La conversion en elle-même se révèle assez lourde. Il faut remplacer tout le circuit d’alimentation, modifier culasse et pistons, introduire un système d’injection du gaz et d’allumage, etc. Le respect des normes d’émission constitue par ailleurs une contrainte importante. Passé le stade de ce prototype, il faudra procéder à des tests coûteux devant s’amortir ensuite sur une vraie production. Autre question plus pratique : où mettre les bonbonnes de gaz ? Dans le cas présent, il y en a quatre, une sous le tracteur et trois sur le côté droit, pour une autonomie équivalant à environ 35 l de GNR.
Tracteur polyvalent ou télescopique converti au biométhane
Les conseillers du réseau ont identifié deux types d’engins qui pourraient intéresser les agriculteurs. D’une part le tracteur polyvalent de 150 à 200 ch. Mais il lui faudrait 8 à 10 h d’autonomie pour un usage classique en cuma. Un obstacle matériellement difficile à résoudre. D’autre part, le chargeur télescopique d’exploitation, qui tourne tous les jours mais durant quelques heures seulement. Le besoin d’autonomie est moindre mais la place disponible sur l’appareil est également très réduite.
Enfin, à ce stade, le CRMT estime le coût d’une conversion à une somme de 30 000 à 35 000 €. Un montant qui pourrait être réduit en fonction du nombre d’équipements à produire. Rendez-vous dans quelques mois pour faire le bilan des tests et des calculs.
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