L’Axema vient de tenir sa conférence de presse annuelle ce jeudi 27 mai 2021 pour présenter les résultats et les perspectives économiques du secteur. D’un côté, le syndicat se réjouit du dynamisme du marché, de l’autre il s’inquiète des conséquences de la pénurie de matières premières, notamment sur l’acier. Conséquences directes pour les clients: une augmentation des prix de vente des matériels agricoles et une réduction des marges des entreprises. Une situation très contrastée donc.
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«2021 est une année très dynamique, avec une demande très soutenue, avec +5 à 7% en valeur. En revanche, nous sommes en alerte. Les usines souffrent des difficultés d’approvisionnement en matières premières. Cela pourrait même entraîner des arrêts de production», témoigne Jean-Christophe Reigner, directeur de Lemken France et responsable économique à l’Axema.
75% des industriels sont touchés par la pénurie
Les ventes 2020 réalisées par les constructeurs auprès des réseaux de distribution sur l’année 2020 sont stables par rapport à 2019. L’année 2021 s’annonce meilleure, avec un très bon début d’année. Cependant, 75% des industriels sont touchés par la pénurie sur les matières premières, notamment sur l’acier.
Le prix de l’acier a plus que doublé en un an. En avril 2020, il était de 550€ la tonne. Aujourd’hui, il se situe à 1.250€ la tonne. Le coût de l’acier représente 30% à 40% du coût de fabrication moyen du matériel agricole, d’après le syndicat des agro-équipements. Et d’après une étude interne, 95% des constructeurs vont augmenter leur prix, et 86% vont allonger les délais de livraison.
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Les prix des matériels
C’est une année atypique avec un boom de la demande et une crise de l’offre.
«C’est un peu le même constat dans les autres pays européens», déplore Jean-François Debrosse directeur adjoint de l’Axema.
La crise de l’approvisionnement sur l’acier touche de l’ensemble de l’industrie de la mécanique en Europe. «C’est la mise en place de quota européen sur les importations d’acier hors UE pour protéger les aciers européens» qui crée cette crise, explique Alain Savary, directeur de l’Axema. «Les constructeurs peuvent, mais au delà d’un volume défini, il y a des droits de douanes importants. Cette mesure d’exemption devait s’arrêter en juin 2021. Mais elle risque d’être reconduite pour un an.»