C’est en 2014 que Stacha Laget et son conjoint se sont installés en EARL à Beaurepaire, en Isère. « La cuma faisait partie de notre plan d’installation, se souvient-elle. Nous sommes dans un secteur avec une forte production de maïs semence et la cuma de Beaurepaire possédait des castreuses et d’autres matériels que nous ne pouvions pas acheter en propre. »
Stacha Laget : « dans une cuma il faut tout dire »
Après la phase d’installation, le moment est venu de s’investir dans la cuma. « Je ne suis pas du coin, pas du village. Une femme en agriculture cela semblait bizarre à certains. Encore plus qu’elle puisse être gérante d’une société. » Pourtant, en 2018, il y a eu du changement dans les administrateurs. Personne ne voulait la place de trésorier et Stacha Laget s’est donc proposée. « C’est vrai qu’on n’a pas la même façon de voir les choses que les hommes, avoue l’exploitante. L’intégration a quand même été difficile. Il faut toujours prouver qu’on est capable. Je suis assez directe. Comme trésorière, je veux tout expliquer. J’estime que dans une cuma il faut tout dire, il n’y a pas de choses qui doivent être cachées. Tous les chiffres de la compta de la cuma sont expliqués et justifiés. Tout peut s’entendre. »
Un investissement logique pour l’agricultrice. « Pour réussir la transition il faut aussi pouvoir s’appuyer sur les anciens, continue Stacha Laget. Le renouvellement, cela s’organise, nous devons aussi être accompagnés. » Le fonctionnement de la cuma et la place de chacun, cela s’apprend, selon elle : « La formation S’engager et devenir acteur de sa cuma [SDAC] permet d’avoir des bases sur le fonctionnement d’une cuma et de rencontrer d’autres groupes pour échanger. »
Trouver un nouveau souffle pour la cuma
« Ma cuma de demain ? C’est avec au moins un tiers de femme, revendique Stacha Laget, car c’est la place qu’elles occupent en agriculture. Une cuma aussi avec des jeunes qui s’investissent pour la faire vivre. La cuma ce n’est pas Kiloutou. Si on ne s’en occupe pas, elle peut disparaître. » La période est délicate avec une baisse de la surface de maïs semence ce qui pénalise l’activité castreuse. « Il faut un nouveau souffle pour la cuma et difficile d’entraîner du monde. Il faut trouver de nouvelles activités. On essaie aujourd’hui de développer le désherbage mécanique. Ce n’est pas le style du secteur, mais sûrement une activité d’avenir avec la disparition progressive du désherbage chimique », conclut l’agricultrice.
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