Les fournisseurs du séchoir sont agriculteurs. Les utilisateurs de sa production sont aussi agriculteurs. Pour autant, l’outil d’Olendon (14) qui s’inaugurait début mars 2025, ouvre une fenêtre par laquelle l’agriculture se montre au territoire qui l’entoure. Le collectif Secoppa a décidé de faire de l’inauguration de son séchoir un événement triple. Ainsi, le mardi 4 mars 2025, ils se sont pliés à l’exercice du traditionnel coupé de ruban en présence des partenaires et des représentants des financeurs. Ils l’ont doublé de portes ouvertes l’après-midi du même jour, à destination du monde agricole. Malgré un soleil radieux qui a retenu plus d’un agriculteur au champ, l’événement a attiré 180 personnes sur la journée. Retour sur les portes ouvertes de Secoppa.
Portes ouvertes Secoppa : un groupe soucieux de son intégration territoriale
Les agriculteurs ne se sont pas arrêtés là. Le samedi suivant, c’est vers les riverains des quatre communes les plus proches du séchoir qu’ils se tournaient. L’idée de leur seconde porte ouverte spécifique était de communiquer auprès de ceux qui ont vu se construire le long de la départementale cet énorme bâtiment de 84 m de long par 20 m de large et 13 m de haut.
Si la communication a été confidentielle, le succès a été au rendez-vous.
Le grand public voulait savoir
Deux cents personnes se sont succédées dans l’après-midi pour visiter le séchoir et rencontrer les porteurs de projet. En face d’eux, les membres du collectif étaient bien rodés à l’exercice. Le circuit de visite commence par les coulisses.
Au local de ventilation, les explications abordent les questions de choix d’énergie de séchage. Le soleil est la principale tandis que le bois des secteurs bocagers alentours vient en complément. Puis les visiteurs suivent le trajet de la luzerne, en passant devant la chaine de récolte au complet réunie pour l’occasion. Enfin, ils voient les cases de séchage de fourrage, et la tour de granulation.
L’inauguration du séchoir le 4 mars 2025 lors des portes ouvertes de Secoppa marque la concrétisation d’un projet engagé plus de sept ans auparavant. (©Marlène Langliné)
Les guides incorporent quelques aspects techniques, parfois sous un angle qui permet de rassurer les éventuelles inquiétudes. La température de séchage notamment. Pour la qualité du produit final, elle ne devra pas excéder les 50 degrés.
« Jusqu’ici, nous n’avions pas organisé de communication spécifique vers le grand public », reconnait Vincent Barbot en se souvenant néanmoins que le groupe qu’il préside a déjà eu à répondre à des questionnements de riverains. Par exemple à propos du risque de nuisance sonore. « Ici, nous avons connu la production de betteraves, donc une autre crainte que nous avons eue à désamorcer, c’était la question du trafic de camions. »
Le groupe a désamorcé des craintes lors des portes ouvertes de Secoppa
Le bâtiment en bois, qui plus est éloigné des habitations, démontre aussi la prise en compte de ces sujets dans le projet et la volonté du groupe de s’intégrer dans son paysage.
« Au départ, c’est surtout au niveau des conseils communaux que nous avons présentés notre initiative, reprend Vincent Barbot. Nous avons expliqué l’agriculture que nous voulions développer avec notre projet. C’était dire qu’avec la luzerne, nous aurions plus de facilités à limiter l’utilisation de phytos dans nos systèmes de culture. Et l’accueil a été plutôt bon. »
Démarche bien accueillie
Face au collectif, samedi 8 mars 2025, c’est plutôt un public de curieux qui s’est présenté. « Ça fait quelques mois qu’on se demandait ce que c’était que ce gros bâtiment qui se construisait le long de la départementale. Avec rien autour comme ça, on se disait que c’était forcément agricole ! Alors quand on a reçu le flyer dans la boîte aux lettres, on l’a gardé précieusement. Nous ne voulions pas louper cet événement », raconte une riveraine.
Cette journée a donc été une belle occasion de présenter ce projet innovant au territoire. Elle était en même temps une occasion de plus pour reconnecter le grand public avec l’agriculture d’aujourd’hui. Le collectif Secoppa ne l’a pas manquée.
- Les grandes lignes de la filière :
- 24 agriculteurs réunis par une micro-filière de luzerne dans le Calvados : 9 producteurs et 19 consommateurs de luzerne
- Un projet construit dans l’esprit Cuma, qui tire parti de la complémentarité des territoires de grande culture et d’élevage du département
- La luzerne est collectée à 10 km autour du séchoir et revendue à 35 km alentour
- Le produit est haut de gamme, et disponible en foin et en granulé, bio et conventionnel
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