Communiquer sur son métier, les cuma s’emparent du sujet

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Communiquer sur son métier, les cuma s’emparent du sujet

Une table ronde sur la communication en agriculture a eu lieu lors de l'AG de la Frcuma des Hauts-de-France.

Être fier de son travail et le faire savoir, voilà l'un des aspects du métier d'agriculteur qui est bien souvent mis de côté. Communiquer, voilà le thème de l'assemblée générale de la frcuma des Hauts-de-France qui s'est déroulée le 24 mai 2023. Témoignage de quatre personnes qui évoluent dans le monde agricole.

Communication et agriculteur, voilà deux mots qui pourraient presque paraître antinomiques. Pourtant, depuis plusieurs années, des agriculteurs, chacun selon leur méthode, tentent d’expliquer leur métier et leur savoir faire. À l’image de ces quatre personnes venus le 24 mai à Vimy à l’assemblée générale de la Frcuma des Hauts-de-France : Hervé Payen, Clémence Ducroquet, Thierry Baillet et François-Xavier Sainte-Beuve.

Ambassadeurs de l’agriculture

« Les agriculteurs sont de très mauvais communicants, estime Hervé Payen, coréalisateur du film Paysans du ciel à la terre. Par ailleurs, le grand public a une grande méconnaissance du milieu agricole et a besoin de connaître le métier. Il est donc important de nuancer les propos que l’on peut entendre et d’expliquer la complexité du métier. Il se passe beaucoup de choses bien en agriculture mais personne ne le sait. »

Pour lui, qui a réalisé un film sur l’érosion des sols, ça n’a pas été facile de faire parler les agriculteurs. « Mais ceux que j’ai trouvé avaient une véritable envie de raconter leur métier, de montrer les choses bien qu’ils font », remarque le cinéaste.

S’il est difficile pour certains de s’ouvrir et de parler aux autres de leur métier, ce n’est pas le cas pour tout le monde. Thierry Baillet, influenceur, a choisi les réseaux sociaux et la vidéo pour parler de son métier il y a une dizaine d’années. « L’objectif était d’atteindre le grand publique. Mais il faut le dire, quand on publie des vidéos de pommes de terre, on intéresse les producteurs bien avant les consommateurs », admet il.

La communication vers le grand public

Selon les statistiques de Thierry Baillet, un quart de son audience serait des étrangers au milieu agricole. Depuis ses débuts, l’agriculteur a varié les supports en passant des vidéos au reportage, a écrit un livre et a même créer une application. « L’agriculture mérite d’être expliquée, estime l’exploitant. C’est à nous de changer l’image de l’agriculture. Et lorsque l’on va à la rencontre des consommateurs, je suis étonné – en bien – de leur accueil et de leur curiosité vis à vis de notre métier. »

Pour Clémence Ducroquet, directrice de la coopérative laitière Lait Prairies du Boulonnais, la communication, c’est un gagne pain. « Pour gagner des parts de marché et faire valoir nos valeurs qui concernent le lien qu’ont les éleveurs avec leur territoire, du maintien des prairies et la création de saveurs, j’utilise les outils de communication. J’en ai plusieurs que sont les réseaux sociaux, le packaging, la presse. Mais je ne suis pas à l’aise avec tous. »

François-Xavier Sainte-Beuve a, quant a lui, décidé de s’appuyer sur le média Entraid, dont il est administrateur, pour communiquer autour de lui. « Je suis dans un groupe d’agriculteurs où on ne parle pas d’agriculture mais d’un média, explique-t-il. C’est un moyen de parler des hommes et des femmes qui font l’agriculture, de montrer des initiatives de groupe et de mettre en avant notre métier. »

Des petites actions simples

Les engagements de ces agriculteurs demandent du temps et des compétences. « Nous avons décidé de déléguer certains travaux à des personnes en free-lance spécialisées, explique Clémence Ducroquet. Ainsi, on reste soi-même et on trouve des compétences précises ailleurs. »

Bien sûr, il faut savoir s’entourer. À l’image de Thierry Baillet qui s’appuie sur d’autres collaborateurs pour acquérir de nouvelles compétences. Mais selon François-Xavier Sainte-Beuve, communiquer, ça s’apprend. « On devrait peut-être apprendre cela dans les écoles agricoles ? », s’interroge-t-il.

Sans y consacrer beaucoup de temps, des petites actions simples peuvent permettre aux agriculteurs d’échanger sur leur métier. Cela demande « d’être fier de ce qu’on fait, de vaincre ses peurs et de ne pas craindre le regard des autres », estime Hervé Payen.

François-Xavier Sainte-Beuve, lui, a décidé, avec ses collègues de cuma, d’ouvrir les portes de la cabine de sa moissonneuse. « On s’appuie sur notre machine performante qui est assez fascinante pour les passants afin d’expliquer notre métier », explique-t-il. Quant à Thierry Baillet, il estime qu’une porte ouverte ou un échange d’expériences est l’un des meilleurs moyens pour atteindre le grand public. Une application pour recenser les évènements est, d’ailleurs, en cours de création.

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