Portrait d’un jeune vigneron pluriactif. Établi sur quelques hectares de vignes à Château-meillant et à Quincy (Cher), Maxime Hubert cumule son activité de viticulteur avec un emploi au sein d’une cuma vitivinicole. Sa formation de biologiste du végétal, ses apprentissages à l’étranger et son ouverture d’esprit lui ont forgé une expérience professionnelle déjà solide. Membre de quatre cuma et de deux groupements d’employeurs (ce qui est assez rare pour être souligné), il aime partager avec les autres, afin de bonifier son travail de vigneron. Au moment de s’installer, il s’est appuyé sur le dynamisme des coopératives.
Vigneron pluriactif et globe-trotteur
Maxime Hubert a toujours été fasciné par le monde du vin. Adolescent, durant l’été, il allait proposer son aide aux viticulteurs près de chez lui, à Quincy. Quelques années plus tard, son master Œnologie et Environnement vitivinicole en poche, il prêtait main-forte à un vigneron de Menetou-Salon. Puis il est parti travailler quatre ans dans différents domaines viticoles en Afrique du Sud, en Argentine, aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande, où il était responsable de 70 personnes. « Ces expériences très variées m’ont mis le pied à l’étrier », assure-t-il.
À 33 ans, Maxime Hubert est aujourd’hui installé sur deux vignobles distants de 70 km : 2,5 ha en propriété sur l’AOC Châteaumeillant et 1 ha en location sur l’AOC Quincy.
Dans un premier temps, pour limiter son endettement, le jeune vigneron a souhaité prioriser le foncier. S’il n’avait ni les volumes suffisants ni les moyens d’investir seul dans les matériels et les infrastructures, il croyait en la force du collectif et du partage.
Sécuriser l’exploitation
C’est pourquoi il a décidé d’adhérer à différentes cuma : celles de la Bidoire (Châteaumeillant), de la Corbinerie (Quincy) et à la Cave romane de Brinay, pour profiter des installations et des matériels viticoles et vinicoles. En prime, il adhère à la cuma des Vignobles (Quincy), pour la lutte antigel et anti-grêle de ses vignes. « C’est important d’avoir accès à ce type de services lorsqu’on s’installe, témoigne-t-il. Cela permet de sécuriser les productions et pérenniser l’exploitation ».
Sa première récolte de Château-meillant sort en 2019, celle de Quincy en 2020. « J’étais d’autant plus satisfait que j’ai reçu une médaille d’or pour mon premier millésime lors du concours des vins du Val de Loire au salon d’Angers. C’est important pour la notoriété, ajoute-t-il, avant de poursuivre : « Malgré mes petits volumes, les cuma me permettent de profiter de matériels performants, ce qui m’aide à produire du vin de qualité. »
Accueilli en cuma les bras ouverts
« Les cuma m’apportent le matériel, l’entraide et le conseil pour mes vignes. Les adhérents axent leurs actions en tenant compte du bien commun, et mon expérience à l’étranger facilite certaines prises de décision. Nous sommes toujours en relation, nous communiquons beaucoup par WhatsApp », souligne-t-il. Appartenir à une cuma représente également de nombreux avantages, en matière économique. « Monter un projet à plusieurs est plus facile. Nous nous concertons sur le choix du matériel à acheter, que ce soit un pulvérisateur ou une machine à vendanger, car l’outil doit convenir à tous. Un achat en commun permet d’amortir le matériel plus vite, et donc de le renouveler plus souvent », explique le jeune vigneron. Grâce à son engagement dans plusieurs cuma, il n’est pas obligé de déplacer le matériel entre ses deux vignobles.
Adhérent à plusieurs coopératives
Si, dans les cuma, chacun effectue ses tâches pour son propre domaine, l’entraide prévaut, par exemple pendant les vendanges. Les chais sont collectifs mais chaque adhérent possède sa propre cuve pour l’élevage du vin. « Les cuma m’ont ouvert leurs portes pour accéder à leurs services. Mon adhésion s’est concrétisée par un engagement sur une durée de 15 ans. J’ai souscrit dans chaque coopérative des parts sociales au prorata de mes besoins. Cet engagement financier est bien moindre que si j’avais dû investir dans mes propres équipements, tout en bénéficiant d’outils performants », se félicite-t-il.
Chaque année, les cuma établissent des factures pour les travaux réalisés et/ou engagés. Les coûts d’utilisation des services sont variables selon les coopératives, d’autant que les volumes de travail sont différents, de même que le niveau d’équipement. Toutefois, la politique de facturation est commune : le calcul se fait en fonction du coût de revient du matériel.
Salarié à mi-temps
De son côté, la cuma de la Bidoire dispose d’un certain nombre de salariés en groupement d’employeurs, à destination des vignerons. Engagé à mi-temps depuis 2021, Maxime Hubert fait partie de ceux-là. « Je travaille pour mon propre compte, mais aussi du coup pour les autres, aussi bien dans les vignes pour la taille, les traitements, le désherbage, qu’en cave pour la vinification du vin. C’est enrichissant, techniquement et humainement », soutient celui qui gère aussi le personnel de la cuma. « J’ai démarré à temps plein, car, il y a deux ans, je ne pouvais pas encore me dégager de revenu. » Cette situation de pluriactif le satisfait. Cela lui permet d’élargir sa vision du métier de vigneron, d’échanger et de vivre pleinement de sa passion.
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