Le budget de la politique agricole commune (PAC) doit permettre une « mutation en profondeur » du « modèle agricole », a répondu le ministre de la Transition écologique à une question d’un sénateur divers gauche, Guillaume Gontard, qui cherchait à être « rassuré » sur les priorités de la politique agricole française.
La France « doit passer d’une agriculture intensive en pesticides et à faible taux d’emploi à une agriculture intensive en emplois et à faible taux de pesticides » a résumé Nicolas Hulot. Il a cité deux objectifs prioritaires: « retrouver et construire une souveraineté alimentaire en France, notamment avec un plan de production de protéines végétales digne de ce nom, pour ne plus être dépendant d’importations (de maïs ou de soja, NDLR) qui se font le plus souvent au détriment de la forêt amazonienne ».
Enfin, « transformer l’agriculture vers des modèles qui soient centrés, comme le demandent les consommateurs, sur la qualité, sur la réduction des pesticides, et sur la protection de l’environnement ». « Ces services-là doivent être rémunérés, ils doivent diversifier économiquement les revenus des agriculteurs, et donc cette PAC ne peut plus être centrée uniquement sur les rendements car la course au toujours plus détruit les fondements même de l’agriculture, c’est-à-dire les sols et leur biodiversité et l’eau ».
« Et les aides doivent être dorénavant centrées sur ce nouveau modèle, protecteur pour la planète, pour les consommateurs, et plus rémunérateurs pour les agriculteurs », a dit le ministre. L’Union européenne est en pleine réflexion sur la composition de son cadre financier après 2020, le départ du Royaume-Uni de l’UE représentant une perte nette pour les finances européennes. Le budget de la future PAC prévue après 2020 risque donc d’être bouleversé et d’en pâtir.
Pour aller plus loin la PAC, retrouvez nos derniers articles sur le sujet :