La cohérence de l’attelage tracteur – outil conditionne l’efficacité de l’ensemble, en termes d’investissement mis en œuvre autant que de consommation de carburant. Lors d’une formation intitulée « Conduite économique – Optimiser la traction », délivrée par le centre de formation Agrotraining de Lemken France, l’expert indépendant Julien Hérault a réalisé deux exercices pratiques qui illustrent bien le but recherché. Le premier cas : attelé à une charrue portée 5 corps, et lesté à l’avant d’une masse de 1,5 t. Le troisième point est attelé dans la lumière, en position médiane, et la vitesse cible donnée au tracteur est de 8 km/h. Bilan : le moteur ne monte qu’à 1 500 tr/min, il consomme 33 l/h, soit 20,5 l/ha (en instantané).
Optimiser la traction en occupant mieux le tracteur
Second essai en demandant 15 km/h pour mieux occuper le moteur, et en raccourcissant le troisième point en butée dans la lumière pour que la charrue pèse vraiment sur le tracteur.
Bilan : le moteur monte à 1 850 tr/min pour atteindre la vitesse voulue, consomme 50 l/h, soit seulement 16,5 l/ha, car il augmente nettement son débit de chantier.
Faire que le poids de l’outil porté se traduise par un gain de capacité de traction a aussi joué. Julien Hérault cite à ce propos le cas du décompacteur porté, souvent équipé d’un rouleau. Il faut selon lui éviter que cet accessoire vienne en appui sur le sol, car le tracteur ne bénéficie alors plus du poids de l‘outil.
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Un déchaumeur à report de charge pour optimiser la traction
Le second exercice a pour but de vérifier l’intérêt du report de charge sur un déchaumeur Lemken Karat semi-porté. Cette option permet d’appliquer une traction d’environ 1,2 t en direction du troisième point avec pour conséquence de donner de la charge sur l’essieu arrière.
Bilan : alors qu’on demande une vitesse de 10 km/h au tracteur, il n’atteint en fait que 8,5 km/h en mode normal, mais monte à 9,5 km/h avec le report de charge. Cette option constitue une des solutions possibles pour optimiser la capacité de traction avec un outil semi-porté.
Qu’on en dispose ou non, Julien Hérault recommande de faire des essais de réglage pour optimiser chaque attelage de matériels. En matière, au-delà des grandes tendances indiscutables, il n’y a pas de règles absolues, mais plutôt des compromis à trouver.
Deux astuces pour un déchaumeur porté
Il arrive fréquemment que le tracteur qui tire un déchaumeur porté sans difficultés, mais qu’il peine à le lever. Il faut alors installer une masse à l’avant, qui génère de la surconsommation.
Julien Hérault a une solution pour réduire cet inconvénient, qu’il pratique dans sa propre exploitation. « J’attelle un rouleau et non pas une masse, et au travail, je le pose au sol ».
Le constructeur Lemken propose de son côté une roue de transport pivotante en option sur ses déchaumeurs Rubin. Elle est montée sur un bras articulé, qui la relève automatiquement quand on pose l’outil au sol. Inversement, elle se met en position dès qu’on relève le déchaumeur pour les demi-tours ou les déplacements.
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