Depuis la moissonneuse et les bennes de grains, seule la manutention de la paille a nécessité la présence de tracteurs dans ces champs. Pas un n’avait un semoir attelé. Et pourtant, phacélie, radis ou moutarde ont été mis en terre. Le secret de ce miracle : la Claas méga qui moissonnait et battait le blé ou l’orge autour de la station expérimentale de Kerguehennec (56) est aussi équipée d’une ligne de semis. Le prototype réalisé par Labbé Rotiel concrétise une idée sur laquelle la Chambre d’agriculture de Bretagne travaille depuis plusieurs années, après une sollicitation de l’Agence de l’eau, soucieuse de voir les sols agricoles toujours plus couverts et par des Cipan efficaces qui profitent à l’environnement et à la performance technique des systèmes de cultures.
Moissonner et semer en même temps
« On sait que plus le couvert est semé tôt, plus il piège de l’azote », rappelle Bertrand Decoopman (Chambre d’agriculture de Bretagne). Or dans la région, leur implantation intervient souvent après la moisson, la paille, les vacances… bref, au-delà de la mi-septembre, et « c’est déjà trop tard », juge l’agronome. D’où l’implication des équipes consulaires dans des projets qui aboutissent au Maxi couv’ (article à retrouver ici) ou à cette machine qui récolte et sème en même temps.
Le concept doit simplifier la gestion des adventices pour se développer
Par rapport à un semis plus tardif qui nécessite une intervention spécifique, les avantages sont donc évidents. Par rapport à un semis à la volée dans la culture encore en place, l’avantage ici est l’enfouissement de la graine. D’une part la réussite du semis ne peut s’en trouver qu’améliorée grâce à ce travail du sol. D’autre part, le panel d’espèces implantées est relativement large. Si le concept est concluant, le conseiller envisage même qu’il puisse s’étendre aux ensileuses. « L’idée est que les cuma et entrepreneurs investissent dans des automotrices ainsi équipées pour proposer le service. » Pour cela, la technique devra avoir fait ses preuves, comprendre que le semis du couvert n’impactera ni le débit, ni le coût du chantier de récolte. Autrement, « on sait qu’elle ne se développera pas », résume Bertrand Decoopman.
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