Visuellement, sa culture lui plaît. «Je remarque que les pieds sont gros, les feuilles sont larges et bien étalées. C’est plutôt bien parti.» Á l’heure où à Brest, les vieux gréements se pavanaient pour les fêtes maritimes, plus à l’est, dans le centre de la région, le maïs semé à partir du 5 mai par Yann Pinard avait déjà largement déployé sa voilure verte sur l’ensemble de ses parcelles. Pourtant, «l’année n’est pas vraiment favorable au maïs jusqu’ici», note l’agriculteur costarmoricain, avec une réserve hydrique relativement faible au départ et surtout des températures longtemps restées froides. Mis à part dans une parcelle particulièrement mal exposée et qui a été ravagée par une attaque de mouches, il estime que le semis en quinconce s’est d’autant plus montré à son avantage que le climat n’a pas été favorable.
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Dans un autre champ où le mètre cinquante est atteint, voire dépassé, il détaille : «Je pense qu’avec cette année froide et le faible ensoleillement, la culture s’est fermée 2 à 2,5 semaines plus tôt» que si elle avait été faite en simple rang. Á tel point que dans certains cas, le désherbage a été compliqué. «J’ai fait un passage au semis partout.» Ensuite, sur quelques hectares où un rattrapage a été nécessaire, lorsque la météo a enfin autorisé cette seconde intervention, la culture a eu «un effet parapluie» qui a un peu protégé les adventices. «Il ne faut pas se faire surprendre par le recouvrement plus rapide», retient Yann Pinard pour les prochaines années.
Le semis en quinconce du maïs devrait profiter au blé
Pour la fin du cycle, «on ne sait pas ce que la météo», ou les ravageurs, «nous réservent», mais à l’échelle de sa sole de maïs, 55 ha entièrement mis en place avec son semoir Twin-Row, Yann Pinard se montre plutôt confiant quant à atteindre les 100 q/ha qu’il cherche à assurer grâce à cette technique de semis. L’an dernier, sur un essai de 3 ha et alors que l’aspect visuel de la culture semée en quinconce ne lui avait pas forcément plu (contrairement à cette année), il avait constaté un rendement bien supérieur à celui obtenu des parcelles semées selon la méthode traditionnelle.
Mieux réparties, les plantes se concurrencent moins entre elles. Elles montent moins haut mais valorisent mieux le rayonnement dont bénéficie la parcelle. L’agriculteur illustre : «Je compare les feuilles à des panneaux solaires», qui bien déployés captent un maximum d’énergie et ombragent d’autant mieux le sol. De la meilleure exposition de ses plantes, il attend aussi un gain sur la maturité de sa production qui pourrait se traduire par un meilleur taux d’humidité et/ou une date de moisson plus précoce, ce qui lui permettrait d’avancer aussi l’implantation du blé suivant.
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