Deux unités de méthanisation collectives dans le sud de l’Alsace

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Deux unités de méthanisation collectives dans le sud de l’Alsace

Trois cuma du sud de l'Alsace se sont regroupées pour créer deux unités de méthanisation et acheter du matériel d'épandage en commun.

Au printemps 2022, ce sont deux unités de méthanisation qui ont été inaugurées dans le sud de l’Alsace, à Gommersdorf et Traubach-le-Bas. Ce projet en commun qui représente un investissement de près de 15 millions d’euros est né d’un collectif de 15 éleveurs du secteur, tous issus des trois cuma locales (cuma des Courlis, des Marguerites et de la Vallée de Traubach). C’est donc tout naturellement que le groupe s’est orienté vers l’intercuma pour partager les matériels d’épandage.

« Les 15 éleveurs du collectif se connaissaient déjà depuis longtemps et travaillaient en cuma depuis de nombreuses années. Sans les cuma, le projet ne se serait jamais fait », raconte Vincent Dietemann, président de la cuma de la Vallée de Traubach et responsable de l’une des deux unités de méthanisation collectives.

Économie locale

Ce sont essentiellement des effluents d’élevage, des cultures intermédiaires, des jus de choucroute et des huiles de restauration qui alimentent ces deux unités de méthanisation collectives. Le biométhane ainsi produit est ensuite directement injecté dans le réseau de gaz naturel local. « Le projet s’inscrit dans une logique d’économie locale puisque le gaz produit servira directement à la population du secteur », rajoute François Ellerbach, président de la cuma des Courlis et responsable de la deuxième unité de méthanisation.

Lors de la création de la section partagée de méthanisation entre les trois cuma, les exploitants ont fait le choix d’investir dans des matériels d’épandage. Ils sont uniquement dédiés à l’activité de la méthanisation. Au vu des volumes importants de digestats à épandre (environ 60 000 m3 par an) et de l’éloignement de certaines parcelles (certaines à plus de 10 km des installations), le groupe a opté pour la solution du chantier d’épandage dissocié.

Épandeur et citernes

Celui-ci s’organise de la façon suivante : un automoteur d’épandage de 22 m3 reste au champ en permanence. Deux citernes de 26 m3 font constamment les allers-retours vers les unités de méthanisation pour ravitailler régulièrement l’automoteur. Deux chauffeurs salariés se consacrent uniquement à cette activité d’épandage, ce qui permet une grande efficacité et un débit de chantier important. Les exploitants s’organisent ensuite pour être assez nombreux afin d’assurer le ravitaillement de l’automoteur au champ. Deux personnes seulement établissent les plannings de chantiers à l’avance, au moins une semaine en amont. Cela garantit plus d’efficacité dans l’organisation des chantiers.

L’intercuma s’impose

Les trois cuma du projet ont ventilé les investissements matériels. Le but? Répartir les emprunts entre les différentes cuma. C’était un choix des exploitants de ne pas faire porter tous les matériels à une seule structure. De cette façon, les trois groupes se partagent les responsabilités. Enfin, pour faciliter la gestion administrative, les cuma ont adhéré les unes aux autres pour formaliser l’intercuma et limiter le nombre de factures émises.

Le projet est fonctionnel depuis maintenant plus d’un an. Les exploitants du collectif sont plus que satisfaits de son aboutissement. Des réflexions sont même déjà engagées pour le renouvellement et l’extension du parc matériel. En lien, bien sûr, avec les chantiers d’épandage. Cela permettra de gagner encore plus en efficacité et de pallier le risque de pannes.

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