L’intelligence artificielle analyse pour les engins les conditions du terrain
En revanche, pour le travail du sol, la technique est un peu plus subtile. Pour qu’il soit bien réalisé, l’outil doit être bien réglé et s’adapter au sol. Dans une même parcelle, beaucoup de paramètres peuvent varier : la vitesse, la profondeur du travail, l’état du sol, la météo… Et pour cela, de simples capteurs ne suffisent pas. Il a donc fallu y intégrer de l’IA. « L’IA va se saisir des données des capteurs et va tenter de prédire les pistes d’amélioration, précise le responsable. Ensuite elle sera capable de donner l’information nécessaire pour améliorer ou s’adapter aux conditions extérieures. C’est de l’amélioration continue. C’est ce que fait un chauffeur de tracteur lorsqu’il déchaume par exemple. »
Pour y parvenir, les deux entreprises doivent avoir le plus de situations au champ possibles et de données pour permettre à l’IA d’apprendre et ainsi interpréter les cas aussi bien que l’œil humain. « L’IA doit être capable de différencier le dégât d’un sanglier dans une parcelle d’un humain qui s’y promène », fait remarquer Eric Mivelle.
Prototype de véhicule autonome sans faille
Encore au stade de prototype, ce véhicule autonome doit s’appuyer sur l’intelligence artificielle à tous niveaux : fauche, travail du sol, chargement de bottes de luzerne… Pour toutes ces tâches, il y a besoin d’IA. « C’est un projet à long terme qui s’appuie sur de nombreuses données qui ne sont pas toujours faciles à développer, ajoute le responsable. Nous sommes partis d’une feuille blanche et le temps agricole est plus long. »
D’autant que lorsque le produit sera opérationnel, il ne faut pas qu’il y ait de faille. D’un point de vue sécuritaire, juridique mais aussi commercial. « Si on vend un tracteur autonome qui n’est pas fiable, c’est foutu pour un long moment », précise Eric Mivelle qui espère vendre une pré-série d’ici deux à trois années. Mais attention, cette technologie doit rester accessible niveau prix.
Prédire les visites à l’atelier
Il n’y a pas que dans la conception des machines que l’intelligence artificielle s’intègre. Elle y est aussi à l’atelier. « Grâce à la télémétrie, le concessionnaire peut avoir accès aux réglages de la machine, aux nombres d’heures, aux utilisations, explique Eric Mivelle, spécialiste produits chez Krone. C’est déjà un gain de temps en cas de panne, les erreurs sont déjà disgnostiquées. Mais là où l’IA peut intervenir c’est dans la prédiction des pannes. » En effet, l’IA est capable de traiter ces données et d’alerter le concessionnaire d’un besoin de remplacement de telle ou telle pièce avant qu’elle ne casse. Mais pour le moment, c’est l’humain qui reste le principal interlocuteur.
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