Quels leviers pour effacer l’empreinte carbone d’un élevage ?

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Quels leviers pour effacer l’empreinte carbone d’un élevage ?

Présentation d'un tracteur au gaz vert lors de la convention d'affaires des fermes Bas carbone sur la ferme des Peupliers. En arrière-plan, le méthaniseur de l'exploitation.

La décarbonation progressive des activités agricoles semble devenir un passage obligé. Plusieurs témoignages exprimés lors de la convention des fermes bas-carbone en début d’été dans l’Eure, montrent que cette voie est possible. Même si elle comporte des obstacles…

Les deux cogérants de la Ferme des Peupliers (Eure), qui accueillaient le 27 juin la 3e Convention d’affaires des fermes bas carbone, ont montré sur leur ferme laitière en circuits courts différentes réalisations qui orientent l’exploitation vers la neutralité carbone.

Antoine et Édouard Chedru, éleveurs laitiers

  • Mise en place d’une station de nettoyage des installations laitières et optimisation du circuit du lait (7 000 000 €). Ce qui limite les effluents des eaux de lavage.
  • Création d’une unité de méthanisation en cogénération (3 000 000 €). 300 m3 de biogaz sont consommés par la chaudière pour produire l’eau chaude servant à la pasteurisation des yaourts.
  • Présence de bâtiments photovoltaïques dont une installation en autoconsommation sur le toit de la salle de traite (1 000 000 €). Sur 658 m2 de panneaux, les 95 864 kWh produits sont autoconsommés.
  • Alimentation des vaches selon la démarche Bleu-Blanc-Cœur qui améliore la qualité nutritionnelle et environnementale avec, entre autres, l’introduction dans l’alimentation de tourteaux de lin.
  • Introduction de miscanthus et réflexion sur l’agroforesterie et l’ACS.
Antoine et Édouard Chedru

Antoine et Édouard Chedru, cogérants de la Ferme des Peupliers.

Josselin Andurand, responsable projet carbone et biodiversité à l’Idele

L’expert a présenté les enjeux de cette transition :  En France, 20 % des émissions de GES proviennent de l’agriculture, dont 12 % de l’élevage. La stratégie nationale bas carbone vise la neutralité carbone en 2050. L’agriculture est dans les clous par rapport aux prévisions de baisse des émissions de GES. Mais en contrepartie d’une décapitalisation du cheptel. Si l’on éliminerait l’élevage de tous les ruminants, on pourrait peut-être même espérer un effet refroidissant ! Sur une exploitation, on distingue les émissions de :

  • CO2, lié principalement à la mécanisation, au parcellaire, à la présence ou non de pâturage …
  • N2O, relatif surtout à l’épandage et à la fertilisation avec les engrais minéraux et les effluents d’élevage (émissions variables selon les doses, les calendriers et les modalités d’épandage, les délais d’enfouissement,…).
  • CH4 : lié directement à l’élevage des ruminants et à leurs effluents.

Dans les leviers à la portée des éleveurs, figurent l’optimisation de la conduite d’élevage (ajustement de la ration, reproduction, …), les choix génétiques dans le troupeau, l’introduction d’aliments moins méthanogènes, l’agroforesterie …

empreinte carbone élevage

Josselin Andurand, de l’IDELE.

Alexia Lesade, animatrice Cuma Bois Energie à la Fédération des Cuma Seine Normandie

Grâce à la valorisation de ses haies, l’exploitation peut devenir autonome vis-à-vis des énergies fossiles, selon l’animatrice de la FédératioN des cuma. Ainsi, la Cuma Haies’Nergies et Territoires propose plusieurs équipements facturés à des tarifs préférentiels pour ses adhérents ayant versé des parts sociales :

  • Déchiquetage avec une machine Noremat (388 €/heure rotor).
  • Crackeur Westeck pour « éclater » les billes de gros diamètre (75 €/heure).
  • Combiné scieur fendeur Xylog, 175 € /heure.
  • Scierie mobile Serra Bavaria (175 €/heure avec un scieur, 215 €/heure avec un scieur + une personne).
Alexia Lesade,

Alexia Lesade, de la Fédération des cuma Seine-Normandie.

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