Un peu nébuleux pour certains, le label bas carbone a été lancé par le gouvernement en 2019. Depuis il a été précisé et défini afin de certifier des projets, sur la base du volontariat. L’objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de séquestration carbone dans tous les secteurs.
Label bas carbone : trois leviers pour les grandes cultures
Les exploitations qui feront des efforts dans ce sens pourront être accompagnées financièrement par les entreprises ou collectivités locales. Si ces dernières souhaitent compenser leurs émissions de CO2 grâce à des crédits carbone.
Depuis, le secteur des grandes cultures s’est inspiré de la certification label bas carbone pour définir une méthode spécifique à ce secteur d’activité. Trois grands types de leviers ont été caractérisés. Le but : réduire l’impact de son activité sur les émissions de gaz à effet de serre. L’unité commune tonne équivalent (teq) CO2 (équivalent de tonnes de CO2) permet de comptabiliser ces émissions.
Le premier levier concerne les combustibles avec l’activation d’un moteur, le séchage de grains ou encore la consommation des engins. Le deuxième consiste à jouer sur la fertilisation des cultures. Il s’agit pour cela de réduire les doses, en implantant des légumineuses, en réduisant la volatilisation notamment. Pour le troisième, il s’agit de stocker du carbone dans le sol grâce aux couverts végétaux, aux résidus de récolte ou encore aux prairies.
Amélioration globale de l’état initial grâce aux leviers du label bas carbone
Tous ces leviers ont été testés par Arvalis lors de la campagne 2021-2022. L’expérience s’est déroulée dans neuf types d’exploitations françaises performantes. L’objectif de cette étude était de déterminer l’efficacité de ces leviers. Et de leur attribuer un intérêt économique potentiel. Six leviers et cinq combinaisons ont été comparés par rapport à une exploitation de référence.
Classer les leviers par pertinence est difficile. Cela montre que la démarche n’en est qu’à ses balbutiements. En effet, il manque encore beaucoup de références sur ce sujet. D’autant plus que les exploitations sont toutes différentes. Valérie Levau, ingénieure chez Arvalis, se veut optimiste : « Il faut tout de même noter que globalement, une amélioration du bilan carbone de toutes les exploitations est constatée. » Elle ajoute : « Ce constat diffère selon la situation de départ, les leviers actionnés. Il sera d’autant plus difficile d’améliorer son bilan carbone si la situation de départ diagnostiquée est déjà faible en émissions. »
Peu rentable
D’un point de vue économique, la moitié des leviers mis en place dégradent la marge des exploitations. « Environ 60 % des projets mis en place ont un coût supérieur à 50 €/ha/an, ajoute l’ingénieure en charge de l’étude. Or le marché du carbone annonce un prix de 30 à 40 €/TeqCO2/an actuellement. »
De plus, pour la totalité des exploitations étudiées avec un bilan initial émetteur (la majorité), aucun des leviers, qu’ils soient seuls ou combinés, ne vient compenser les émissions de gaz à effet de serre. L’Inrae, de son côté, a évalué la compensation maximale possible, en poussant tous les leviers au maximum, à 41 % des émissions actuelles. On est donc encore loin de la neutralité carbone.
Quels autres leviers pour agir
Les méthodes approuvées par le label bas carbone précisent les lignes directrices pour le suivi. Mais aussi pour la comptabilisation et la vérification des réductions d’émission et du stockage de carbone. Actuellement, pour le secteur agricole, six méthodes existent. Avant de s’engager et réaliser un diagnostic, il faut choisir la méthode utilisée :
- Carbon’Agri pour les exploitations avec un atelier bovin ou ovin et en grandes cultures.
- Plantation de vergers pour planter un verger sur une terre non cultivée.
- Grandes cultures pour les exploitations avec un atelier grandes cultures.
- Haies pour toutes les exploitations agricoles ;
- Gestion des intrants pour toutes les exploitations ;
- Fermentation entérique des bovins lait pour modifier l’alimentation des troupeaux par l’ajout d’oméga 3 dans la ration et en privilégiant le pâturage.
Une fois la méthode choisie, les agriculteurs peuvent réaliser un diagnostic de leur exploitation.
Le label bas carbone promu par le gouvernement
Le label bas carbone est une certification promue par le gouvernement français. Lancée en 2019, cette démarche permet aux agriculteurs de vendre les excédents de leur bilan carbone. Ainsi, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et augmenter leurs stockages grâce à l’activité agricole, différents leviers sont établis. Et six méthodes sont ainsi définies. Elles dépendent des productions présentes sur l’exploitation (élevage, grandes cultures, maraîchage, forêt, etc.).
Pour plus d’informations retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :
- Stockage du carbone, mode d’emploi.
- Vendre du carbone en 4 étapes.
- Un marché réglementaire du carbone inaccessible.
*Étude présentée lors des deux journées Phloème. Organisées par Arvalis, elles concentrent les résultats et innovations des chercheurs sur les sujets agricoles. Source : Arvalis