« Les certificats d’économies d’énergie ont financé notre groupe froid »

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« Les certificats d’économies d’énergie ont financé notre groupe froid »

Le groupe froid de l'atelier de transformation collectif des fermiers de l'Astarac, financé via CEE.

Les fermiers de l’Astarac, dans le Gers, ont inauguré début 2022 leur nouvel atelier de transformation collectif. Un local doté de deux groupes froid, financés à hauteur de 600 000 € par le dispositif des certificats d’économies d’énergie, dits CEE.

L’atelier de transformation des Fermiers l’Astarac permet aux huit adhérents, – équipés de matériels portés par la cuma gersoise de La Bourgade – d’abattre et de découper leurs bêtes dans un local flambant neuf de 1 200 m2. »Aujourd’hui, l’atelier passe 35 000 à 40 000 volailles par an, 15 000 à 20 000 canards gras et nous transformons une quarantaine de porcs sur l’année », résume Pierre Pérès, président de la cuma.

Le nouvel atelier de transformation des fermiers de l’Astarac, avec les équipements de la cuma de la Bourgade. On note le niveau d’équipement et la lumière naturelle.

L’ensemble, bâtiment et équipements, permet aux adhérents et à leurs salariés de travailler dans des conditions confortables, avec notamment une attention portée à l’accès à de la lumière naturelle, à l’ergonomie et à la circulation.

Financement CEE à 600 000 €

« Nous avons équipé l’atelier de deux groupes froid, financés à hauteur de 600 000 € par le dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE) », explique-t-il (voir encadré ci-dessous).

Les CEE permettent de faire financer par les fournisseurs d’énergie les équipements qui vont générer des économies d’énergie par rapport à une situation préexistante.

Dans le cas des fermiers de l’Astarac, c’est une filiale de TotalEnergies, GreenFlex, qui a suivi le dossier, entre 2020 et 2021. « Concrètement, nous avons travaillé avec MCI, un frigoriste installé à Tarbes, précise Pierre Pérès. C’est ce frigoriste qui a dimensionné le projet et a porté le dossier à GreenFlex. »

Récupérateurs et variateurs

Le groupe froid n’est pas un élément isolé. « Le groupe froid préchauffe l’eau sanitaire entre 20 et 40 °C avec la récupération des calories qu’il produit. Car pour générer du froid, il émet de la chaleur vers l’extérieur », indique l’éleveur.

« Puis la méthanisation de la ferme apporte le complément de la chaleur pour chauffer toute l’eau à 65 °C, déclare-t-il. Une chaudière vient prendre le relais pour produire de la vapeur pour les cuisines et les autoclaves. Le gaz a été supprimé en totalité sur cet atelier. »

Les Fermiers de l'Astarac ont utilisé le dispositif CEE pour générer des économies d'énergie.

Une partie du groupe des Fermiers de l’Astarac.

Le groupe froid est aussi équipé de moteurs dotés de variateurs. Donc capables d’adapter leur travail au froid demandé et à la température extérieure.

Une belle économie de gaz

« Dans ce nouvel atelier, qui tourne toute l’année, on aurait pu estimer la consommation de gaz entre 10 et 12 tonnes par an », souligne Pierre Pérès. Elle est diminuée par deux.

Ce qui est un point positif pour le fournisseur d’énergie, qui a catégorisé le projet des fermiers de l’Astarac dans son volet industriel, et non agricole.

Banc moteur tracteur éligible aux CEE

L’atelier, qui pourrait ne fonctionner qu’avec un seul groupe froid, s’est adjoint un deuxième en cas de panne. « Ce fonctionnement est très sécurisant », constate Pierre Pérès. Nous travaillons avec des viandes, et il est important de s’assurer que rien ne vienne perturber la chaîne du froid. Nous avons déjà essuyé une panne, et le deuxième groupe froid a fait son office. »

Ce projet a aussi permis à GreenFlex de financer un volume important de CEE. Et donc de s’acquitter plus simplement de son obligation. Aujourd’hui, les révisions de fiches standardisées ont légèrement réduit ce type de dimensionnement, mais le dispositif reste très attrayant pour les projets qui remplissent les conditions (voir encadré).

Il existe aussi une liste de dispositifs agricoles qui peuvent obtenir d’importants financements via les CEE à condition de générer objectivement des économies d’énergie. Comme le passage des tracteurs au banc moteur par exemple.

Prochain projet : solaire autoconsommé

En 2022 et 2023, les adhérents des fermiers de l’Astarac ont optimisé l’utilisation des chambres froides de leur atelier. Avec pour objectif d’en fermer certaines, pour économiser sur la facture d’électricité. « C’est le point noir de l’année », reconnaît Pierre Pérès, qui ajoute : « C’est pourquoi nous avons fait installer des panneaux photovoltaïques sur le toit, en passant par la cuma qui peut désormais porter ce type d’investissement. Nous souhaitons autoconsommer l’électricité produite, et éventuellement vendre le surplus, mais nous sommes en attente de raccordement. À terme, cela pourrait nous faire économiser 30 à 40 % de la facture. »

Les certificats d’économies d’énergie
Les certificats d’économies d’énergie (CEE ou C2E) peuvent être très intéressants pour les agriculteurs. Ils concernent certains dispositifs ciblés, comme les équipements des serres, des tanks à lait ou des équipements d’élevage (volailles, notamment), le banc d’essai moteur ou encore les groupes froid.La liste est disponible, par exemple, sur le site de l’Ademe .À l’origine de ce dispositif, un grand principe : tous les fournisseurs d’énergie et de carburants – Total, Engie et EDF – doivent appliquer le principe « pollueur-payeur ». Ils achètent des économies d’énergie dont ils s’assurent qu’elles vont bien avoir lieu, en finançant des dispositifs qui permettent aux usagers de réaliser ces économies. Les usagers peuvent être des industries, des agriculteurs, des entreprises de services ou des particuliers.Les agriculteurs peuvent s’adresser directement à leurs prestataires (frigoristes, serristes, bancs d’essai moteur…) qui connaissent les financements possibles. Mais aussi les caractéristiques nécessaires pour que les projets bénéficient de ces financements. »Mais les agriculteurs peuvent aussi nous appeler directement, car c’est en discutant que l’on peut faire avancer les projets », constate Jérémy Renaux, Directeur commercial CEE, qui a suivi le dossier des fermiers de l’Astarac au sein de GreenFlex.Un point de vigilance : les parties doivent être engagées autour d’un dispositif CEE AVANT la signature de tout devis. « C’est la première cause d’échec des CEE », pointe Jérémy Renaux.

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