Comment nos voitures «gaspillent» les deux tiers de leur carburant. Le titre de l’article publié par le chercheur Noël Brunetière dans The Conversation incite à en savoir plus. Il rappelle d’abord un chiffre éloquent à propos des voitures essence ou diesel. « L’énergie utilisée pour faire effectivement avancer le véhicule ne représente qu’environ 30% de l’énergie totale fournie par le carburant. » Pour les tracteurs agricoles, la littérature annonce d’ailleurs le même ordre de grandeur.
Des pertes sous forme de chaleur
Une partie de l’énergie perdue part sous forme de chaleur dans les gaz d’échappement et le refroidissement. Chacun peut s’en rendre compte aisément. Une autre partie, également sous forme de chaleur, prend naissance dans les frottements mécaniques. Soit au sein du moteur soit au sein de la chaîne cinématique. Noël Brunetière fournit des repères relatifs aux moteurs à essences des automobiles. « Les pertes les plus importantes se produisent en périphérie du piston, dans les liaisons entre la bielle, le vilebrequin et le bloc moteur et autour des soupapes et de leur système d’actionnement. »
Une lubrification plus efficace dans les moteurs
Pour réduire les frottements, les constructeurs prévoient un système de lubrification. Et les pétroliers proposent pour cela des huiles toujours plus performantes. Le monde universitaire et ses experts en tribologie y travaillent également. « Le développement de nouveaux additifs ajoutés au lubrifiant qui permettent la création de couches protectrices à faible frottement sur les surfaces est aussi un sujet de recherche. »
Le principe de la texturation
Mais un second volet occupe aussi les travaux : l’amélioration des surfaces en contact pour réduire les frottements et donc les pertes d’énergie. Noël Brunetière cite la pose de revêtements à base de carbone, et la texturation des surfaces. De quoi s’agit-il ? D’un « réseau de cavités dont les dimensions sont optimisées pour permettre une lubrification plus efficace. » Il cite des travaux réalisés récemment à l’Institut Pprime de Poitiers. « Dans le cas des véhicules à moteur thermique, différentes études confirment que ces nouvelles technologies peuvent permettre à moyen terme de réduire les pertes par frottement de 50 à 60%, pour un gain en consommation de carburant de l’ordre de 15%. » Ce type d’amélioration pourrait peut-être aider à sauver le Soldat Diesel, du moins dans les situations comme l’activité agricole, où l’électrification s’avère très difficile à déployer.
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