Maxime Lys associe la vigne et les grandes cultures dans son exploitation de Charente-Maritime. Il a pris la suite de son père Christian, qui avait initialement choisi le séchage du maïs en cribs. Le vent et le soleil qui sont gratuits plutôt que le fuel ou le gaz dont on ne maîtrise pas le prix. Mais les équipements de cette chaîne de récolte ont fini par vieillir. Maxime raconte la suite. «En 2012, mon père a décidé d’investir dans le séchage au bois déchiqueté, toujours dans l’idée de chercher des économies par rapport aux énergies fossiles, et de se rapprocher d’une solution naturelle».
Séchage du maïs à façon
A l’époque, il existait par ailleurs une dynamique bois déchiqueté dans le réseau Cuma du département, avec une déchiqueteuse et une société pour la vente des plaquettes. Christian Lys s’y était pleinement investi. L’installation s’est améliorée petit à petit. Aujourd’hui, son fils Maxime sèche ses propres récoltes, en particulier le maïs. Il s’y ajoute quelques lots de grain pour d’autres adhérents de la Cuma de Courcoury, à laquelle il adhère.
Le bois de l’exploitation
«L’exploitation dispose de quelques parcelles de bois. J’y coupe des arbres qui n’ont pas de valeur pour le sciage, notamment du frêne et du peuplier. Je ne garde que les troncs pour alimenter la chaudière, et les branches partent en co-compostage». La prestation de déchiquetage coûte environ 25€/t, à condition de bien préparer le chantier pour faciliter le travail du prestataire. En comparaison, des plaquettes achetées à l’extérieur coûteraient 100€/t livraison comprise. «Le gaz coûterait plus cher, et aujourd’hui je ne serais pas sûr d’en avoir». Le bois déchiqueté en vert sèche ensuite naturellement en tas, pour descendre à 30% d’humidité.
L’installation comprend d’abord une chaudière de chez Clim.Air.50, adossée à une trémie de 6m3. Elle dispose d’un échangeur de chaleur car les gaz de combustion ne doivent pas entrer en contact avec le grain. Ce dernier alimente une cellule sécheuse Hervé. «Elle est plus perfectionnée que le modèles Sukup qu’on rencontre habituellement, avec notamment un fond conique, pour un séchage plus homogène, et des parois isolées». L’air y circule à 60° seulement, ce qui préserve la qualité du grain.
Plus de surveillance du séchage du maïs
Pour une bonne efficacité du séchage, il faut remplir la cellule, soit rassembler 100t de grain. Le lot met ensuite 3 à 4 jours à sécher, sachant qu’il perd 4 points par jour. C’est sur cette base de calendrier que Maxime Lys et ses voisins de la cuma organisent la moisson, lui avec sa machine et eux avec celle de la cuma. «Par rapport au gaz, il faut plus de surveillance, prévient-il. Le bois n’est pas homogène et la combustion est donc moins régulière». Prévoir également un rechargement en bois toutes les 12 heures.
La saison de maïs 2022 «n’est pas terrible». Il a récolté 50q/ha dans les parcelles non irriguées contre 80 à 100 habituellement. Il espère passer les 100q/ha dans les parcelles irriguées, pas encore battues. Certes, le besoin de séchage est moindre, mais pas inexistant. «Cette année, j’ai récolté des grains entre 16 et 28% d’humidité. Certains maïs semblent bloqués, le grain ne veut pas sécher». Son frère Sébastien, adhérent de la cuma, sèche son maïs chez lui. Il a aussi battu du grain à 15% d’humidité, «du jamais vu». Les parcelles irriguées ou en bord de Charente montent à 20%. Il ajoute: «Le grain est petit, difficile à battre, et casse facilement. Je dois ajuster les réglages de la moissonneuse en permanence».
En complément : le bois déchiqueté pour sécher la luzerne.