Quels sont les retours sur les volumes produits ?
« Tous les éleveurs adhérents souhaitent aujourd’hui augmenter leurs volumes, soit en foin, soit en luzerne. Au départ, en 2013, sur 1 325 t d’engagement, nous avons obtenu 1 100 t de luzerne. En 2014, 1 500 t ont été réalisées (dont 100 t de maïs). L’année suivante : 1 100 t (luzerne et foin) et 1 100 t de maïs séché. Et l’an passé : 1 500 t réalisées, 540 t de maïs séché. Le projet a été dimensionné pour 2 000 t. Il serait intéressant de trouver des marchés pour ces fourrages de qualité. Tout le monde est prêt à produire plus. »
Comment s’organisent les chantiers ?
« Ils sont réalisés dans un périmètre de trois à quatre kilomètres, soit 30 minutes par voyage et environ une heure pour les périmètres plus larges. Dans le choix des parcelles, nous tenons compte de la portance, sachant que l’adhérent reste maître de la fauche de ses parcelles. Si pour des raisons de changement de météo, certains devaient être pénalisés, ils reçoivent une compensation sur les cotisations l’année suivante. La commission « cultures » assure également le suivi du séchage, avec la visite des cellules. Nous avons une performance meilleure qu’avec un séchoir individuel, du fait de ce très bon suivi. Nous décidons de l’utilisation de la chaudière biomasse en fonction des prévisions météorologiques. »
Comment se sont déroulées les campagnes de récolte ?
« Avec les conditions météo de ces dernières années, nous avons observé une tendance : moitié fourrage, moitié foin. L’inconvénient sur la luzerne : 40 % sont réalisés en première coupe et 60 % sur les trois ou quatre autres coupes. En foin, on serait plutôt à 60 – 70 % en première coupe. Ce qui a pour conséquence une saturation sur les premières coupes et complique le travail de la commission « cultures ». Nous avons donc engagé une réflexion afin d’étaler cette première coupe du 20 avril au 20 mai. La cuma dispose de deux auto-chargeuses au lieu d’une, ce qui apporte beaucoup de souplesse dans la récolte. Travailler en cuma apporte un réel service au niveau de la sécurité et de la sérénité aux adhérents. »
Quel est le rôle de la commission « cultures » de la cuma ?
« Elle organise une visite des parcelles autour du 20 avril pour classifier les luzernes (en tenant compte de la précocité) en fonction de leur qualité. Nous avons établi trois catégories : les luzernes très propres (sans graminées, ni rumex) que l’on retrouve chez des céréaliers performants principalement ; les luzernes avec un peu de graminées ; et la luzerne avec graminées et rumex. Début mai, la commission décide de faucher les plus précoces, si nous avons une bonne fenêtre météo. Nous organisons des réunions de mai à octobre, jusqu’à cinq ou six fois par semaine en années compliquées, trois fois par semaine en année « normale ». C’est vital pour la cuma d’avoir une vraie concertation. La responsabilité est partagée, ce qui enlève un poids sur nos fermes, car on décide à plusieurs. »
Quels avantages les producteurs trouvent-ils à cultiver de la luzerne ?
« Comme je le dis toujours : grâce à la cuma, les ruminants « ruminent ». On constate une meilleure valorisation de la ration, un meilleur état sanitaire global du troupeau. L’élevage de génisses est plus facile grâce à l’appétence des fourrages, le développement de la panse, etc. Au niveau des cultures il y a beaucoup moins de matraquage des sols. L’intérêt agronomique est intéressant. Derrière une luzerne, on booste la production de blé et de maïs, grâce notamment à la redistribution de l’azote. »
Quel est le bilan énergétique de l’unité collective de séchage ?
« Les résultats communiqués par l’Ademe pour l’année 2014 font état de 560 m3 de bois déchiqueté, soit 490 000 kW ; pour la méthanisation : 287 679 kW ; le captage solaire : 720 000 kW et l’électricité produite : 165 209 kW. Soit une consommation totale de 1,6 MkW dont 99,3 % d’énergie. Le système est efficient, les objectifs sont tenus au niveau énergétique. »