Quand en 1985, Patrice Brun a créé la cuma du Paradis avec quatre amis, il n’imaginait pas que la coopérative d’utilisation de matériel agricole leur offrirait tant de possibilités de diversifications des productions. « Mes parents faisaient de l’élevage mais ici les revenus générés n’étaient pas suffisants, témoigne-t-il. Il n’y avait pas d’unités de transformation. Avec quatre copains, fils d’agriculteurs, nous avons signé un contrat avec l’usine de fruits confits d’Apt, Aptunion. Pour pouvoir nous équiper nous avons décidé de créer une cuma, car le matériel de nos parents ne convenait pas. » Ils se lancent alors avec des autochargeuses et une arracheuse de carottes. « La construction des retenues collinaires dont le programme démarrait à peine nous a permis d’avoir une activité viable de suite », assure-t-il, sans chercher la controverse.
Garder la main sur la diversification des productions grâce à la cuma
Mais au fil du temps, le chiffre d’affaires s’érode au point que l’activité n’est plus assez rémunératrice. Patrice Brun et quelques-uns de ses amis décident, une nouvelle fois, de changer d’activité agricole et se lancent dans les grandes cultures. Là encore, la cuma est un outil précieux pour eux. « Sans elle nous n’aurions jamais pu nous rééquiper, nous aurions été contraints de subir le marché. Grâce au modèle cuma, nous arrivons à garder la main. »
Il y a cinq ans, l’agriculteur est confronté à une nouvelle crise, celle de l’emploi. La pénurie de main-d’œuvre mine son activité. « Les jeunes ne veulent plus venir travailler comme saisonniers dans les champs, constate-t-il. Nous avons fait travailler la plupart des jeunes du village pendant des années, ça leur payait le cyclo, maintenant ils font d’autres choses. Ces derniers temps nous n’arrivions plus à monter des équipes fiables. Sans eux l’activité n’était plus possible. »
La cuma : un outil pour la prochaine génération
Une partie des agriculteurs, dont Patrice Brun, se reconvertissent une nouvelle fois. Depuis trois ans, ils ont opté pour la production de semences. « Cette fois-ci, nous n’avions pas vraiment besoin de matériel spécifique, si ce n’est un semoir pneumatique », observe-t-il. Mais la cuma pourrait bientôt permettre à la prochaine génération de se développer.
Sur son exploitation Patrice Brun fait de plus en plus de place à la viticulture, l’activité agricole choisie par son fils. « La cuma est un excellent outil pour l’agriculteur, elle permet de garder la main, d’avoir les moyens financiers pour diversifier, si on le souhaite. Ce modèle apporte de la liberté », assume Patrice Brun. Aujourd’hui, la cuma du Paradis compte une vingtaine de matériels et onze adhérents sur un périmètre de 600 hectares.
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