Article mis à jour au 19 septembre 2017 : A découvrir le bilan de la récolte moissons 2017
MOISSONS 2017: LA FRANCE SAUVE LES MEUBLES
Dossier spécial : Moisson 2017 : ils ne font rien comme les autres
Avec ce chantier, les aviculteurs du secteur obtiennent un produit prêt à l’emploi : exemple avec Stéphane Brunet, éleveur à Rouez-en-Champagne : Pour un bâtiment de 2.000 volatiles, «je pose un godet dans chaque case, j’étale à la main… ça me prend dix minutes.». Produit pratique, donc, et suffisamment idéal pour qu’avec son frère et associé, Sylvain, ils se donnent autant de mal pour ensiler de la paille à une période de travaux déjà chargée. «C’est vraiment un chantier de récolte qu’il faut organiser», confirme ce dernier.
Un chantier de plus au cœur de l’été.
Ce jour-là, entre le chauffeur de la cuma et les voisins du gaec de la pie avec qui le gaec Brunet pratique l’entraide, 6 personnes sont mobilisées, pour 7 engins à piloter: l’ensileuse, quatre ensembles tracteur-remorque – car les parcelles n’étaient pas trop éloignées – et deux télescopiques. En effet, s’il peut pousser le tas à la sortie de la remorque, le chariot de la ferme n’a pas le bras assez long pour gerber les godets de paille et faire monter le silo jusqu’au toit du hangar. «Contrairement au maïs par exemple, ça ne se tasse pas. On ne peut pas rouler dessus», explique Stéphane en montant à bord du véhicule d’un autre voisin, un charpentier: «André Leroyer nous met à disposition ce chariot avec son bras de 14 m.»
Tout pour le confort de ces volailles
S’il est assez complexe à construire, le stockage n’occupe finalement pas tant de place: «Dans ce silo, on va rentrer 7 à 8ha, c’est autant que si nous y avions mis des rounds», calcule Stéphane Brunet. Il liste néanmoins d’autres inconvénients du chantier, ou concessions faites pour le confort des volailles: La moisson se fait de nuit, pour maximiser le rendement en paille. Dans ce même esprit et pour sa meilleure qualité d’absorption, car «le tube de la tige est plus gros», les frères Brunet cultivent quelques hectares de triticale pour cet ensilage de paille. Pour ne pas créer un nouveau besoin au gros du coup de bourre et pouvoir ensiler dans la foulée, «on moissonne le triticale en dernier. Comme on garde le grain pour les vaches laitières, ce n’est pas trop grave si on perd un peu en qualité», explique-t-ils. «Il faut aussi avoir une fenêtre météo qui s’y prête», ajoute Sylvain Brunet.
Pour le chauffeur aux manettes de la Jaguar de la cuma de Tennie, Franck Pifre, le chantier est «plutôt simple.» Hachage resserré au plus fin, pas d’éclateur à régler… et c’est parti ! Il n’y a plus qu’à suivre les andains et ralentir lorsqu’ils deviennent vraiment trop volumineux pour le pick-up et le rotor. «Il faut surtout surveiller les températures», ajoute Sylvain Brunet en frottant le tableau de bord de son Fendt pour en dégager la poussière. Avec les particules de paille qui volent, «le principal risque, c’est l’incendie», confirme le chauffeur de cuma en précisant que sa machine dispose d’une réserve d’eau prête à faire face.
La cuma de Tennie a acquis sa Jaguar 850 spécifiquement pour le broyage de maïs grain humide et ces chantiers de paille, développés en réponse à la demande d’adhérents. Ils sont une quinzaine d’aviculteurs à solliciter l’ensileuse, pour environ 200ha. Avec un contingent de 160adhérents, «Il en faut pour tous les goûts», résume Fabrice Chaumont, responsable à la cuma qui propose aussi un service de broyage de paille au rotocut sur une presse bigballer. «Ça convient très bien à certains adhérents», par exemple pour pailler des bovins.
Des solutions viendront naturellement à l’usage
Niveau coût, la cuma facture l’heure d’ensileuse à 230€ environ, à quoi s’ajoutent les complexités précédemment décrites. Mais ce qu’il faut surtout voir, c’est que cette activité est toute jeune. La cuma s’est lancée il y a quatre ans, le gaec Brunet depuis trois et est convaincu du résultat sur les lots de dindes et de canards. Ainsi, les équipements et les organisations ne pourront que s’améliorer, «à l’usage», pour trouver des moyens d’optimiser le chantier. D’autres méthodes ont déjà cours ailleurs, ramassage à l’autochargeuse ou chantier ensileuse + presse par exemple (à lire : Broyer et emballer vite fait).
Comptons aussi sur l’esprit expérimentateur des éleveurs de Rouez pour élaborer ces futures solutions d’amélioration. Déjà, «cette année nous broyons de la paille de colza. C’est un essai pour remplacer la balle de riz au démarrage des dindes», dévoile Stéphane Brunet.
Depuis qu’il utilise ce produit, «nous n’avons plus de problème d’arthrite», mais le coût pour un bâtiment équivaut à 1.500€, ce qui laisse de la place aux économies. «Nous verrons avec un ou deux lots; Si c’est concluant, nous adapterons notre itinéraire du colza» pour intégrer la récolte de paille aux objectifs de la culture oléagineuse.
Retrouvez aussi notre dossier moisson 2017.
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