La photo envoyée par Susan Ellis de son exploitation en Afrique du Sud pourrait ressembler à un paysage de carte postale. L’exploitation qu’elle gère avec son mari Marius, située en bord de mer à Tsitsikamma, dans le sud du pays, bénéficie d’un climat plutôt tempéré. Il n’y a qu’à voir la couleur de l’herbe pour s’en rendre compte. « Ici, c’est très luxuriant, fait remarquer Susan Ellis. Nous sommes dans une région avec de nombreuses fermes laitières, car il y a des grandes prairies abondantes. » Elle revient sur le système d’irrigation is en place en Afrique du Sud, au sein de son exploitation.
Irrigation en Afrique du Sud : irriguer les prairies
Le couple cultive 6 ha de prairie pour fournir un élevage laitier voisin. L’hiver, il y pousse du ray-grass, l’été du teff (graminée) pour ses graines. Même si l’herbe est abondante, sa culture doit être raisonnée. Car si elles ne sont pas pâturées correctement, l’alimentation animale peut y être importée d’autres régions plus sèches du pays. De manière générale, la culture n’a pas besoin d’être irriguée…
« Sauf l’année dernière où nous avons dû puiser l’eau de notre réserve, se souvient Susan Ellis. C’était absolument nécessaire. Nous avions subi une période de deux ou trois semaines sans pluie » En plus des graminées, le couple cultive 1 400 plants de tomates sous serre, où le climat est totalement maîtrisé. « Les vents de la côte renouvellent facilement l’air de nos serres, explique-t-elle. Ce qui nous permet de produire 10 tonnes de tomates, grosses ou cerises, chaque saison, de novembre à août. » Tout est vendu à un négociant qui emballe les produits et les distribue dans la ville résidentielle de Plettenberg Bay.
Fertigation des tomates
Pour y parvenir, le couple peut s’appuyer sur ses réserves d’eau. Six citernes de 5 000 litres chacune, remplies par un forage situé sur la propriété. « Nous n’avons aucune restriction d’usage, précise-t-elle. Et le coût est nul puisque l’eau provient de notre propriété. » Marius et Susan Ellis irriguent six fois par jour leurs tomates entre 6 et 16 heures avec une utilisation d’environ 10 000 litres d’eau par semaine. Les agriculteurs s’appuient sur un système de goutte-à-goutte qui permet également la fertilisation des plantes. Pour le moment, aucun système de recyclage de l’eau n’est prévu.
Les 1 400 plants sont cultivés dans des pots de 5 litres sur un substrat défini à l’avance. Ici ce sont des sciures obtenues chez une scierie voisine. Lorsque la récolte est terminée, le substrat est alors utilisé pour le développement des plantes et arbres aux abords de la propriété. « Ils profitent ainsi des nutriments restants », précise Susan Ellis.
Se préparer pour l’irrigation en Afrique du Sud
Si leur production est hors sol, Marius et Susan Ellis ressentent bien le changement climatique avec ses longues périodes. « Ici, les anciens nous disent que les étés sont plus secs et beaucoup plus venteux qu’auparavant. Nous pensons que nous devons nous préparer à des sécheresses estivales. » Pour cela, les agriculteurs veulent réaliser un nouveau forage et maintenir leur réservoir naturel à proximité.
« Notre forage d’origine a été creusé dans les années 80, se souvient-elle. Il nous fournit en eau pour notre exploitation depuis 2017. Dans deux voire trois ans, nous en construirons un nouveau. La nappe phréatique est abondante et les ruisseaux coulent encore toute l’année. »
Un peu d’agroécologie
Par ailleurs, les deux Sud-africains, tentent de préserver la fertilité de leurs sols en évitant de les labourer ou plus encore de les travailler. L’hiver prochain (l’été pour nous), ils vont donc tester un nouvel engrais vert qui permet de restituer l’azote dans le sol et ainsi réduire l’utilisation d’engrais minéraux.
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