L’automatisation est tout sauf un vilain mot à la « Terre est notre métier ». Ce salon totalement dédié à l’agriculture biologique était organisé à Retiers, en Bretagne. Déjà, les fameux robots, prisés notamment en maraîchage, y ont leur place sur la plateforme de démonstrations. Ce n’est pas la première fois. Ensuite, le « Cabaret paysan » lui consacrait une conférence à partir du témoignage de deux agriculteurs ayant ainsi amélioré leur quotidien.
Vincent Bratzlawsky, avec une formation en ingénierie électronique, a travaillé à l’Atelier paysan dans la région. Il s’est ensuite installé dans le sud du Finistère en productions végétales, notamment des aromatiques. Il reconnaît qu’historiquement, «l’automatisation de l’agriculture pose question dans le réseau». La crainte de voir se perdre le contact entre le paysan et la terre. Néanmoins, «sur une ferme, il y a toujours des tâches répétitives pour lesquelles disposer d’un automate fait gagner du temps, du confort…»
Force est de constater que «certains s’y mettent et installent des systèmes avec des cartes Arduino». Ainsi, l’Atelier paysan a mis en place des formations pour rendre accessible cette solution au plus grand nombre. Chez lui, Vincent a commencé par l’eau. Elle arrive via un forage sur sa ferme qui n’est pas non plus raccordée au réseau électrique.
Plus pratique, moins chronophage et plus sûr
Quand les cuves sont vides et que les batteries sont chargées, son automatisme gère le remplissage des cuves de réserve. «Auparavant, il fallait que j’aille ouvrir un regard, pour mettre en route et surveiller le remplissage, en faisant tomber de l’herbe dans les deux cuves enterrées de 5.000 l…», illustre-t-il. Cette réussite obtenue pour l’eau, il se lance aujourd’hui dans l’automatisation de la gestion de son séchoir.
Il faut trouver les bons capteurs pour le bon usage. L’essentiel repose là-dessus d’après le producteur qui se montre rassurant: «Les lignes de codes, ça peut faire peur, mais presque tout ce que vous chercherez à faire à déjà été fait.» Les expériences ne demandent qu’à se partager. «Il y a beaucoup de tuto pour Arduino. Ce n’est pas inaccessible», à condition d’y passer du temps. Vincent Bratzlawsky insiste sur ce point.
Du pain sans pépin
A l’autre bout de la région, chez Mathilde Simonneaux, l’approche a finalement été différente. Il s’agissait de réorganiser zone de tri et de stockage des céréales servant à la production de farine. Entre la fosse de réception, les silos…, le système paraissait plus complexe. «J’ai différents trieurs. Un qui débite 600 kg/h alimente un second qui ne traite que 150 kg/h, avec un stockage de faible volume entre les deux», explique encore l’agricultrice qui fabrique et vend du pain à Corps-Nuds.
L’électricien avait presque une vingtaine de moteurs à câbler et le savoir-faire pour automatiser. «Il nous a proposé deux devis. Avec et sans automatisation.» La différence entre les deux n’excédait même pas 6%. Pour la jeune installée qui se voyait pourtant se former et imaginer elle-même l’installation automatique, le choix a été vite fait.
Ainsi, s’ils ont suivi une voie différente pour y parvenir, les deux témoins ont en commun de valoriser leur temps autrement qu’en appuyant sur des boutons et en surveillant des stocks et des flux.
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