Le travail du sol, et notamment le passage du déchaumeur, se trouve forcément influencé par la météo. Après un été sec comme celui de 2022, on pouvait s’attendre à des conséquences marquées. Pour en avoir le cœur net, nous avons sollicité les exposants de MécaSol, qui offraient un échantillon quasi exhaustif de la profession. Il y a en fait les agriculteurs qui savent ou qui peuvent attendre que le sol soit moins sec et dur. Plutôt que vouloir absolument passer le déchaumeur dès la moisson, ils ont attendu une pluie pour le faire. Quitte à attendre longtemps. Au contraire, d’autres ont investi dans des déchaumeurs à dents, plus agressifs que les disques en sol sec. Ceux-là avaient un projet d’investissement déjà engagé, ou bien des moyens disponibles. Et en plus, ils ont eu la chance que leur concessionnaire ait un matériel disponible!
Du poids sur les disques du déchaumeur
L’avantage de la dent sur le disque en matière de pénétration n’a pas forcément fait tout basculer. Le travail réalisé n’est pas le même et beaucoup agriculteurs ont préféré patienter pour d’obtenir un résultat conforme à leurs besoins. Changer l’outil en fonction de l’année n’aurait pas de sens.
D’autre part, au sein des matériels de travail du sol à disques, nos interlocuteurs observent des nuances dans le cas de sols secs et durs. D’abord, une supériorité des cover-crop sur les déchaumeurs à disques indépendants. Ensuite, les déchaumeurs semi-portés bénéficient du supplément de poids qui les distinguent des versions portées. Avantage aussi aux disques échancrés par rapport aux disques lisses. Enfin, une meilleure pénétration avec des disques montés sur sécurité à queue de cochon ou tout autre système rigide. En effet, les sécurités à boudins en élastomère s’écrasent dès la première résistance rencontrée.
Strip-till et décompacteur
Au-delà d’une difficulté immédiate à travailler le sol, la sécheresse conduit à s’interroger sur le tassement. Les parcelles maltraitées lors d’un automne humide précédent alimentent moins bien la culture en eau. Ainsi, des constructeurs ont vu un attrait renouvelé pour des décompacteurs.
Par ailleurs, la volonté de ne pas assécher plus le sol par un labour et une préparation classique s’est traduite par des questions avant les semis de colza. Sans passer forcément au semis direct, certains se sont intéressés au strip-till. Il offre certes un travail du sol, mais localisé.
Plus de pièces pour le déchaumeur
Pour terminer, rappelons qu’un sol sec use plus. En conséquence, les constructeurs ont certainement vendu plus de pièces via leur réseau. Mais au 21 septembre, il est encore trop tôt pour avancer des chiffres précis.