Le démarrage des moissons n’a pas été facile à la suite des nombreuses perturbations depuis mai-juin. La pluviométrie entre le 12 et le 14 juillet n’a pas arrangé les choses, avec des cumuls pouvant atteindre plus de 100mm. Ainsi, de nombreuses parcelles d’orge d’hiver ont pu souffrir de tassements, liés aux passages des moissonneuses et des tracteurs sur des sols non ressuyés. Beaucoup de questions se posent alors sur la gestion du travail du sol après la récolte, en anticipation des futurs semis de colza. Comment prendre en compte le tassement dans les parcelles? Quelles interventions réaliser et avec quels outils selon les types de sols? Comment maintenir la fraicheur des sols pour ne pas tout dessécher et réussir la levée des colzas en cas de temps sec après les semis?
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Observer la structure des sols
Avant de décider de toute intervention mécanique, il importe d’observer la structure de sol dans la globalité de la parcelle. C’est-à-dire dans les zones les plus représentatives, mais également dans les zones de textures de sol différentes. Objectif: caractériser le degré de compaction là où les différents engins ont pu passer dans la parcelle. Le tassement engendré par les roues risque-t-il de compromettre la descente de l’eau et des racines de colzas? Ou risque-t-il de compromettre la qualité de passage des éléments semeurs par un mauvais contrôle de la profondeur de semis et/ou du contact terre-graine?
Comment faire ?
Après ressuyage de l’horizon de surface, l’observation de la structure du sol peut se faire grâce à un test bêche sur l’horizon de travail du sol habituel (en général entre 0 et 20 à 25cm de profondeur). Ou bien par un profil 3D que l’on réalise à l’aide d’un télescopique (photo d’ouverture).
Bonne structure sans aucun tassement
Il s’agit de la situation sans aucun tassement, ou après une récolte si les conditions avaient été sèches. Dans cet exemple, un système en semis direct, associé à des séquences climatiques favorables à la fragmentation des argilo-calcaires, montrent une structure de sol avec un état très grumeleux et friable ne nécessitant aucune intervention mécanique.
Structure avec un tassement cumulé
Cette situation peut correspondre aux parcelles pour lesquelles plusieurs passages d’engins se sont cumulés pendant et après la récolte. Une fois le ressuyage du sol atteint, il sera nécessaire de réaliser un nouveau test bêche pour caractériser la résistance à l’émiettement de la zone compacté, permettant de justifier ou non le passage d’un outil à dents pour fissurer ou éclater cette zone.
Structure avec faible tassement
Cette situation peut correspondre aux parcelles pour lesquelles la paille a été broyée, avec un trafic minimal des tracteurs et des remorques dans la parcelle (pas de vidange de la trémie en roulant). La photo divisée en deux parties montre un horizon tassé avec une légère stratification horizontale sur la partie droite (signe de compaction), mais qui arrive à se fragmenter sur la partie gauche lorsque l’on cherche à émietter les mottes grossières à l’aide d’un couteau.
Observer aussi le fonctionnement biologique
La présence de vers de terre, mais surtout de leurs galeries, induit la capacité des racines et de l’eau à traverser la zone de compaction. Ainsi, une bonne «porosité biologique» permettra aux racines de trouver les espaces nécessaires à croître en profondeur, et non de manière latérale. En cas d’implantation des colzas en semis direct, cette notion reste primordiale pour maintenir une absence du travail du sol.
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