Essais sur le désherbage mécanique du blé bio en Normandie

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Essais sur le désherbage mécanique du blé bio en Normandie

La bineuse était attelée sur une interface Steketee qui permet d’atteler différentes bineuses.

Une bineuse Steketee officiait, le 21 mars, dans une parcelle de blé bio à Combray, dans le Calvados. Une plateforme de désherbage mécanique apporte ses premiers enseignements.

Un test grandeur nature de désherbage mécanique du blé bio était organisé à Combray, dans le Calvados, chez Franck Lelandais, le 21 mars 2023. Il s’agissait de mesurer l’impact du non labour, de l’écartement et de différents outils de désherbage. Ce mardi, c’était l’heure du binage.

Le désherbage mécanique du blé bio s’avère délicat en Normandie

Il succédait au passage de la herse étrille de l’agriculteur (18 m, avec une agressivité des dents réglée à 4/5 pour un blé en plein tallage). Le passage de la herse était intervenu le 8 février, sur une partie de la culture. Les conditions de ressuyage étaient en effet limites. Pour ne pas trop couvrir de terre le blé, la herse avançait alors à 2,8 km/h. En dépit des craintes de détérioration de la culture, et dans la mesure où la météo n’a pas laissé d’autres fenêtres au désherbage en plein par la suite, le jour du binage, le constat était que le blé était plus développé là où la herse avait travaillé. La culture y était en même temps moins sale.

Pour le binage du 21 mars, le ressuyage était correct. Sous l’effet du vent, la terre blanchissait assez rapidement. Néanmoins, caler ce passage avait été compliqué. D’autre part, le retour de la pluie, dès le lendemain, minimisera probablement le bénéfice du passage de la bineuse. C’est une difficulté majeure dans la région. Celle-ci limite les itinéraires mécaniques sur céréales.

Binage de céréales bio

L’hiver plutôt sec, mais avec des épisodes pluvieux, n’a pas facilité le désherbage mécanique. Dans ce contexte – avec le soutien de la Région Normandie, – Bio en Normandie, la chambre d’agriculture et la Fédération des cuma Normandie Ouest ont travaillé de concert pour réaliser un suivi et des mesures fiables.

Le guidage par caméra de la bineuse séduit

Côté machines, les participants ont été séduits, voire bluffés, par la précision de la caméra. Ils ont par ailleurs observé que les modalités sans labour, proposant une terre nettement plus friable, se sont avérées plus propices au passage de bineuse. La reprise de ligne a été rendue facile grâce à un inter-rang plus serré au milieu du semoir qui fournissait un repère. Cela conforte la recommandation faite aux agriculteurs envisageant l’emploi d’une bineuse, de boucher un rang sur le semoir.

Les modalités de la plateforme :
- Avec labour du 10 novembre, puis un déchaumage et semis (écartement 25 cm) au 11 novembre, au 6 décembre et au 20 janvier (blé de printemps), ou un à deux déchaumages et semis (écartement 12,5 cm) au 11 novembre.
- En non labour : Deux déchaumages et semis (écartement 25 cm) au 11 novembre, ou deux déchaumages et semis (écartement 12.5 cm) au 29 octobre ou au 11 novembre.

Les premières observations indiquent que le blé dans les passages de roues semble avoir bien supporté la première intervention mécanique. Elles dévoilent déjà quelques enseignements et des itinéraires préférentiels (voir encadré). Avec un déchaumage supplémentaire (au vibro en non labour), l’impact est favorable sur la flore adventice. Le semis en décembre présente lui aussi des bénéfices non négligeables sur le salissement.

Résultats préliminaires de la plateforme
À ce jour, les meilleurs itinéraires observés sur la plateforme sont dans l’ordre :
- Semis 20 janvier à 25 cm après labour anticipé, plus binage
- Semis 11 novembre à 25 cm sans labour (deux déchaumages), plus binage
- Après labour, semis au 11 novembre à 25 cm, plus binage

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