Le T7.300 est le plus puissant modèle des nouveaux tracteurs New Holland T7 longs dévoilés en novembre dernier au Sima. Rappelons pour les plus éloignés de la marque que la gamme T7 repose sur trois séries : les châssis standards (empattement de 2 789 mm, quatre modèles de 155 à 200 ch), les châssis longs (empattement de 2 884 mm, cinq modèles de 230 à 300 ch) et les New Holland T7 HD (empattement de 2 995 mm, trois modèles de 290 à 340 ch).
Une fiche technique séduisante
Ce qu’il faut retenir, c’est que les T7 châssis longs sont conçus autour d’une optimisation du rapport poids-puissance pour offrir davantage de polyvalence. En outre, le T7.300 est un peu à la croisée des chemins puisque proposant une puissance et des technologies des T7 HD dans un gabarit de T7 long.
Sous le capot, le 6 cylindres maison de 6,7 litres de cylindrée développe 280 ch de puissance maximale (à 1 800 tr/min) à laquelle s’ajoute une surpuissance de 20 ch lors des sollicitations au transport et aux travaux à la prise de force. Le turbo à géométrie variable promet du répondant même dans le bas du compte-tours.
Précisons que le couple max de 1 249 Nm est atteint dès 1 300 tr/min. Ce moteur répond aux normes Stage V en combinant un SCR et un DOC (pas de vanne EGR). Sur ce modèle, le bloc-moteur est obligatoirement associé à la transmission à variation continue Auto Command.
Ce beau bébé en provenance directe de l’usine de Basildon située outre-Manche, nous en avons confié les clés à Julien Massaut, installé en gaec avec son frère Nicolas et deux autres associés à Leurville en Haute-Marne, sur une exploitation de type polyculture-élevage (lait et allaitant). Les deux frères utilisent habituellement un Fendt 828 Vario de 2014 et un Claas Arion 550 de 2022.
Une cabine accueillante
Tout d’abord, la cabine Horizon ultra, héritée des T7 HD, se révèle accueillante. « Il y a de l’espace, les commandes sont simples et tombent bien sous la main, avec notamment un écran dans lequel on navigue facilement, et le siège est confortable », présente Julien Massaut. Précisons que les tracteurs T7 longs peuvent recevoir différents sièges allant jusqu’au modèle chauffant et ventilé. New Holland annonce avoir également optimisé l’efficacité de la climatisation (un équipement non sollicité durant l’essai en mars).
« La très bonne insonorisation (cabine homologuée à 66 dBA) participe aussi au confort. Mais elle nous isole presque trop de l’extérieur pour certains chantiers, comme le pressage, où on aime entendre l’outil pour vérifier son bon fonctionnement », précise l’agriculteur. Il relève un autre point d’amélioration, le pivotement du siège, « insuffisant pour surveiller confortablement le travail de l’outil. »
Enfin, concernant l’écran positionné au centre du volant, s’il participe clairement à « l’effet waouh » lorsqu’on monte à bord, Julien Massaut lui préférera la version où il est intégré derrière le volant. Une question de goût.
New Holland T7.300 : 1 l/km au transport
Afin de confirmer cette première bonne impression au transport, Julien Massaut a attelé le New Holland T7.300 à une benne Ponthieux 3 essieux. « La visibilité pour l’attelage est plutôt bonne pour le gabarit. »
Notre essayeur a notamment apprécié la caméra de recul et le petit rétroviseur situé sur la vitre arrière. Une fois attelée, la remorque est remplie de sable de manière à obtenir un poids total de 44 t. Au programme de l’essai routier : un parcours de 81 km à cheval entre la Haute-Marne et les Vosges, avec des côtes de 10 %.
Après 4 h de conduite, l’agriculteur est plutôt satisfait. « Nous avons relevé une consommation en GNR de 79 l, soit environ 1 l/km. C’est une bonne valeur pour les routes empruntées. » Pour Julien Massaut, « il fait bien ses chevaux, même dans les fortes pentes, il y va. La transmission régule bien le régime moteur. Au transport sur le plat, il est à 1 600 tr/min, il se balade. Et quand il faut redémarrer depuis un stop, il y a du répondant. »
« La transmission est un vrai point fort de ce tracteur. Elle propose trois plages de réglages qui vont de 0 à 56 km/h. Cela permet d’aller chercher des réglages adaptés à toutes les conditions. J’ai apprécié aussi les trois vitesses mémorisables avec commande de rappel. Le régulateur aussi est très bien fait. »
Frein à l’échappement bluffant
Mais après ce test au transport, il y a surtout un sentiment de sécurité qui ressort. « Il y a un gabarit rassurant pour cette puissance, mais il y a aussi des équipements pertinents. La caméra située à l’avant du tracteur offre une vision grand angle dans les carrefours sans visibilité. Cela permet de voir ce qui se passe et s’il y a des véhicules qui arrivent sans avoir besoin d’avancer et de mettre la masse, voire l’avant du tracteur, sur la route. C’est très bien fait et très efficace. L’image est affichée sur l’écran sur le centre du volant ou sur l’IntelliView sur l’accoudoir. »
Ensuite, concernant la sécurité sur route, Julien Massaut retient aussi le frein à l’échappement dont dispose ce tracteur. « Le frein à l’échappement m’a bluffé. Il apporte lui aussi un vrai sentiment de sécurité. On arrive à tenir le tracteur dans les fortes descentes sans actionner la pédale de frein. Il y a deux façons de le solliciter, soit à la pédale (située juste devant le siège, actionnable avec le talon), soit avec le joystick. En plus, il y a un voyant qui indique le fonctionnement du frein à l’échappement. C’est bien pensé et bien fait. »
Un équipement complété par un bon frein moteur. « Le régime moteur peut monter à 2 400 tr/min, mais il a déjà ce qu’il faut en frein moteur à 2 000 tr/ min. »
Haut niveau de confort pour le New Holland T7.300
En revanche, le dispositif anti-emballement dont dispose le T7.300 n’a pas convaincu notre agriculteur. Précisons qu’avec ce système, l’électronique du tracteur est capable d’anticiper un emballement de la remorque et agit préventivement en sollicitant les freins la remorque pour limiter le risque de mise en portefeuille (notamment dans les ronds-points, sur les chantiers d’épandage en dévers, etc).
Par ailleurs, ce test routier a aussi fait ressortir le haut niveau de confort apporté par ce tracteur. « La suspension de cabine et celle du pont avant fonctionnent bien.
Détail sympathique : les rétroviseurs télescopiques avec réglages électriques amènent un vrai confort. On peut les régler au plus large pour la visibilité et les replier au besoin dans un village ou un passage étroit. » Il conclut : « avec les caméras, le rétroéclairage des commandes, le bouton start et stop, etc, on est au niveau du bagage technique d’une voiture. Au niveau confort, on est même au-delà de l’automobile. »
Une météo frustrante
Enfin, même si on ne peut que se réjouir du retour des pluies tant attendues après la sécheresse hivernale, la météo du mois de mars ne nous aura malheureusement pas permis de tester le T7.300 au champ. Un vrai regret, car « ce tracteur présentait de bons arguments, notamment son rapport poids-puissance bien pensé, sa monte de pneumatiques adaptés, ses automatismes en fourrières et ses demi-tours autoguidés », souligne Julien Massaut.
Toutefois, ce ne sera que partie remise, puisque rendez-vous est déjà pris en juillet pour un second test au semis de couverts avec un semoir Sky de 8 m.
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