Durant l’été 2023, Ineos Automotive a dévoilé le pick-up Quartermaster directement dérivé de son 4×4 Grenadier. Un véhicule à destination des professionnels taillé pour le franchissement et offrant un positionnement combinant robustesse/rusticité avec le confort et les équipements d’un véhicule moderne. Malheureusement, dès 2024, la fiscalité française évolue et applique le malus écologique aux pick-ups double cabine. Soit 70 000 € (barème 2025) pour les véhicules dont les émissions de CO2 dépassent les 193 g/km. La marque anglaise a donc décidé de s’adapter et de proposer en 2025, sur le marché français, une version deux places, dite « N1 » (classification des véhicules commerciaux). L’occasion de craquer ? Réponse avec l’essai de l’Ineos Grenadier Quartermaster N1.
Vidéo de l’essai du pick-up Ineos Grenadier Quartermaster 2 places
Résumé : Pour cet essai, nous disposions donc d’un pick-up Ineos Grenadier Quartermaster N1 (2025) équipé d’un moteur diesel. Un 6 cylindres en ligne de 3 litres de cylindrée développant 249 ch et un couple max de 550 Nm. Une motorisation associée à une transmission automatique à 8 rapports ZF retravaillée par Magna Steyr.
Ce véhicule repose sur un châssis échelle avec un empattement de 3 227 mm pour une longueur totale du pick-up de 5,40 m. Il offre une benne capable d’accueillir une europalette. Sur cette version N1, la banquette arrière laisse la place à un espace de chargement fermé de 850 litres.
Durant cet essai, nous avons testé les capacités de franchissement de l’Ineos Grenadier Quartermaster sur le terrain du Club 4×4 de la Vallée de la Zorn, près de Saverne (67). Puis, nous avons évalué le comportement routier et le confort du pick-up Quartermaster sur un parcours de 700 km reliant l’usine Ineos Automotive (Hambach, 57) à Vitry-le-François (51).
Bilan de l’essai
Les points forts du Grenadier Quartermaster 2 places
Le premier point fort du pick-up Quartermaster reste indéniablement son comportement off-road et notamment ses capacités de franchissement. Déjà, sans verrouiller les différentiels avant et arrière, les capacités de franchissement se révèlent surprenantes de facilité. Mais une fois le ou les différentiels verrouillés, il faut le dire, plus rien ne l’arrête !
En outre, le véhicule a franchi, facilement, des montées que nous peinions à gravir à pied pour installer nos caméras. Soulignons par ailleurs le bon grip apporté par les pneus tout terrain BF Goodrich. Autre épreuve facilement surmontée : la traversée d’un guet de 80 cm (cf. vidéo).
Des capacités tout-terrain qui conduisent directement au deuxième point fort du véhicule : son niveau de confort. Qualité des sièges, efficacité du chauffage et même de l’insonorisation sont à souligner. La grande quantité de boutons peut surprendre au départ, Ineos Automotive ayant fait le choix de la philosophie « une touche par fonction ». Toutefois, elle se révèle logique et simple avec l’habitude.
D’ailleurs, la disposition de commande sur le pavillon donne du caractère à ce poste de conduite. La qualité de fabrication et d’assemblage se révèle également supérieure aux standards habituels sur ce type de véhicule.
Enfin, la capacité de charge de 835 kg et la capacité de remorquage de 3,5 t restent des gages de polyvalence. De quoi remplir les fonctions habituelles d’un utilitaire de ferme ou d’une exploitation viticole, mais avec plus de confort que dans un pick-up traditionnel et avec des capacités de franchissement intéressantes.
Les points faibles du Grenadier Quartermaster 2 places
La manœuvrabilité du Grenadier Quartermaster ressort comme un point faible du véhicule. Le gabarit affiche des mensurations classiques pour un pick-up double cabine (par exemple : +3 cm en longueur par rapport à un Ford Ranger IV). En outre, une caméra de recul simplifie les marches arrière sur le pick-up Ineos.
En revanche, le rayon de braquage du Grenadier Quartermaster, annoncé à 14,5 m par Ineos Automotive, peut compliquer la conduite en milieu urbain ou en manœuvre.
À titre de comparaison, il faut compter 12,7 m sur un Ford Ranger IV et moins de 10 m pour un utilitaire classique (9,7 m pour un Renault Kangoo).
Autre point faible qui ressort de l’essai de l’Ineos Grenadier Quartermaster : la consommation en carburant. En effet, si l’ensemble moteur-boîte apporte du dynamisme sur la route et fait oublier le poids, la robustesse du châssis échelle, dont la section atteint 3,5 mm d’épaisseur, se paie à la pompe. Sans parler d’écoconduite, une conduite souple sans dépasser les 110 km/h permet de se maintenir entre 10 et 12 litres aux 100 km.
En revanche, sur l’autoroute à 130 km/h (à vide) nous avons relevé une consommation autour des 15 litres aux 100 km. La consommation du Grenadier Quartermaster n’est pas scandaleuse pour un véhicule de plus de 2,7 t et de 250 ch, mais mérite d’être anticipée pour les circulations chargées, ou avec remorque.
Dernier point faible de l’Ineos Grenadier Quartermaster : le manque de précision (ou de retour d’information) de la direction. Un grief habituel sur les gros franchisseurs.
L’essai en 10 photos
Fiche technique de l’Ineos Grenadier Quartermaster N1 (2025)
- Moteur : 6 cylindres BMW diesel
- Cylindrée : 3 litres.
- Puissance max : 249 ch à 3250 tr/min.
- Couple max : 550 Nm à 1250 tr/min.
- Transmission : automatique ZF à 8 rapports.
- Rapport de boîte de transfert : 2,5:1.
- Charge utile : jusqu’à 835 kg.
- Capacité de remorquage : 3 500 kg.
- Longueur : 5,44 m.
- Largeur : 2,15 m.
- Poids à vide : 2,74 t.
- Garde au sol : 264 mm.
- Angle d’attaque : 35,5°.
- Angle de fuite : 22,6°.
- Vitesse max : 160 km/h.
- Prix : à partir de 60 000 € HT
- Malus : aucun.
Pour plus d’information, retrouvez aussi ces essais sur www.entraid.com :