Trois cuma de l’Aveyron ont récemment changé leur fusil d’épaule en matière de matériels d’épierrage. Après les témoignages de la cuma de Palmas et de la cuma de Sainte Croix, place au troisième exemple d’épierrage avec la cuma de Causse Comtal, qui andaine et broie les pierres en un passage.
Auparavant, des pierres mal andainées
Serge, salarié de la cuma, assure le broyage des pierres depuis de nombreuses années. Sur les chantiers, il rencontrait quelques difficultés liées à la qualité de l’andainage. Quand il a découvert qu’une personne avait mis au point une aligneuse frontale utilisable avec un broyeur en combiné, il a pris contact avec l’inventeur. A l’automne dernier, un exemplaire de cette machine est arrivé à Curlande.
L’aligneuse Balanche AL 500 AVP dispose de deux rotors disposés en V. Ils ramassent les pierres sur une largeur de 5 m et les regroupent au centre du passage du tracteur. La machine est entrainée par le circuit hydraulique du tracteur, avec un débit qui oscille entre 40 et 60 l/min. L’avantage est de pouvoir modifier la vitesse de rotation indépendamment du régime moteur du tracteur, à l’aide du distributeur. Au travail elle repose sur 6 roues dont 4 sont montées sur un balancier, les manœuvres dans les angles sont délicates.
Un temps d’adaptation pour l’épierrage
« Au départ il faut un temps d’adaptation pour maitriser le guidage et un travail bien fait », note Serge. Après trente heures de chantier combiné, ça allait déjà mieux. Les adhérents sont étonnés de la qualité d’andainage. L’avantage principal réside dans la forme de l’andain. Avec les aligneuses précédentes, il était resserré et plus haut alors que maintenant, il est beaucoup plus étalé. Pour Serge, « ça facilite le broyage, car cela permet d’utiliser toute la largeur du broyeur, il ne reste plus de bosse après le passage ».
D’autant plus que le broyeur a été renouvelé, c’est toujours un Pierre & Cailloux, modèle TP, mais un peu plus large, WH2X250, avec un avaloir large de 2,50 m, pour 2,40 m de rotor. Une des craintes avec l’aligneuse frontale était d’avoir beaucoup de poussière à l’avant, donc des risques d’encrassement du tracteur (filtres, radiateurs…) et de la visibilité. Malgré les chantiers très secs de l’automne, cela n’a pas eu beaucoup d’impact, car la vitesse des rotors est assez faible. C’est surtout le broyeur qui génère la poussière.
Peu de puissance en plus pour l’épierrage à la cuma de Causse Comtal
L’intérêt du chantier combiné est bien sûr le gain de temps, puisque l’on réalise deux opérations en une. Au niveau de la puissance demandée, les utilisateurs n’ont pas observé beaucoup de différence avec un broyage en solo, car la vitesse d’avancement est faible, de 1 à 3 km/h. Cela permet des économies de carburant et de traction. Avec un tarif d’achat équivalent à celui d’une machine classique de 4 m semi portée, ce concept risque de se développer. D’ailleurs, de son côté, Bugnot présentait aussi un modèle frontal lors du dernier Sommet de l’Elevage à Cournon.
Retrouvez ici les deux autres épisodes de la mini-série consacrée à l’épierrage :
Episode 2 : Aligneuse à dents vibrantes à Ste Croix
Episode 1 : A la cuma de Palmas, ils broient en plein
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