Les chantiers d’ensilage de maïs ont commencé très tôt cette année. Les préconisations d’Arvalis avaient d’ailleurs confirmé les observations des uns et des autres sur l’état des parcelles. À la cuma L’Avenir, près de Cholet (Maine-et-Loire), le premier chantier à eu lieu le 18 juillet. Il a fallu monter les rehausses sur les bennes en catastrophe à peine la moisson terminée. Un cas extrême, mais la saison s’est vraiment lancée dès le 10 août. Plus tôt que traditionnellement à cause du manque d’eau et des températures extrêmes.
Toutefois, au regard des années récentes, on commence à s’habituer à cette évolution irréversible. «Entre les parcelles en sec et celles qui sont irriguées, c’est le jour et la nuit », observe Yann Retailleau, président de la cuma. Mais il ajoute: « Dans les terres les plus superficielles, le maïs souffre quand même, malgré l’arrosage.»
Plus de surfaces en ensilage
La première vague de chantiers concerne donc les maïs en sec, les irrigués peuvent encore attendre quelques jours. Yann Retailleau estime qu’il fera une récolte de maïs de 12 tMS/ha, au lieu de 14 en conditions normales. Conséquences pour la cuma: l’activité battage de maïs va diminuer, ainsi que les chantiers d’ensilage en épis. Il faut d’abord remplir les silos, quitte à y consacrer plus d’hectares que prévu. D’autre part, les parcelles ou l’épi n’a pas été fécondés ne peuvent être récoltées qu’en vert. La hausse du prix du GNR en ajoute aux difficultés des adhérents. «Heureusement, notre activité a un peu de réserves. Nous allons puiser dedans pour ne pas répercuter la totalité de l’augmentation de tarif.»
«Une année sur cinq, c’est la cata»
Mickaël Grolleau, adhérent de la cuma, est quant à lui éleveur laitier en bio, sans irrigation. «Je récolte en moyenne 10tonnes de matière sèche à l’hectare. Une année sur cinq, comme en 2021, tout se passe bien et je monte à 12. Une année sur cinq, comme en 2022, c’est la cata, je vais sans doute descendre à 6.» Le 24 août, son maïs est mûr au niveau des grains, alors autant le récolter pour assurer la qualité. «Je vais rapidement semer derrière un couvert fourrager pour essayer d’obtenir une petite récolte supplémentaire avant l’hiver. Ce sera un mélange moha, trèfle et colza fourrager.» Si le manque d’eau se pérennise, il envisage de mettre plus de surfaces en cultures d’hiver, par exemple en méteils. «Mais le maïs reste intéressant pour son apport en énergie.»