Le gaec des Marronniers, dans la Vienne, a ensilé le maïs destiné au troupeau laitier le 20 août. «Du temps de mon père, on ensilait au 15 septembre, se souvient Denis Favard, un des deux frères associés. Au fil des années, la date avance.» En 2019, plusieurs facteurs se conjuguent pour attaquer tôt. «Ici, la terre est difficile à travailler mais nous avons eu un créneau favorable en avril, explique son frère Philippe, et nous avons pu semer tôt, au 15 avril.» Mais la levée a été échelonnée, et la maturité est hétérogène. Denis complète: «Avec la canicule et le manque d’eau, la végétation est peu développée, et les feuilles commencent à sécher dans certaines zones.»
Peu de grain
Faute d’irrigation, la fécondation a été mauvaise et les épis sont petits, voire quasi absents. «En plus, nous subissons régulièrement des attaques de gibier, blaireaux et sangliers, même en mettant des clôtures. Il arrive un moment où il vaut mieux sauver ce qui reste.» Sans compter que les pieds de maïs couchés en vrac dans la parcelle par la faune sauvage gênent l’implantation de la culture qui suit. Dernier point: «Nos vaches pâturent beaucoup, mais avec le manque d’herbe de cette année, le silo de maïs 2018 était terminé.» Conclusion pour le Gaec: il faudra taper dans les parcelles de maïs prévues en grain pour atteindre le niveau de stock nécessaire.
Deux tas en parallèle
Sur le chantier, l’ensileuse John Deere 8100 de la cuma de la Vallée du Clain n’était donc pas trop bousculée par la quantité de fourrage à avaler, ni par les grains à éclater. Denis et Philippe Favard assurent néanmoins la conservation avec une réalisation soignée des silos. Deux tas en parallèle pour avoir le temps de s’en occuper. Un tracteur avec lame pour étaler, et deux qui tassent derrière.
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